Menaces sur la Moudawana (code de famille) au Maroc ?
Les codes de la famille se portent-ils bien au Maghreb ou bien leur existence est toujours menacée ?
Une question qui peut paraître bizarre si l’on considère que les pays du Maghreb sont pionniers dans ce domaine par rapport au reste des pays arabes, et où les droits de la femme ont connu ces dernières décennies des évolutions notoires.
Seulement que ce soit en Tunisie, au Maroc et -d’une moindre mesure- en Algérie, les évolutions constatées ont intéressés le droit et pas la réalité des sociétés maghrébines. Ainsi les codes de la famille restent menacer.
Nous venons d’avoir une confirmation avec deux événements que viennent de vivre le Maroc est la Tunisie.
En effet, selon un sondage LMS-CSA pour Telquel/Le Monde effectué au Maroc du 27 juin au 11 juillet 2009 sur un échantillon représentatif de 1108 personnes âgées de 18 ans et plus, rares sont les marocains qui pensent qu’il faut donner plus de droits au Femmes alors que nombreux sont ceux qui jugent ce qu’elles ont acquis comme suffisant, sinon exagéré.
Comme l’écrit Le Monde « Presque un Marocain sur deux estime que le roi est allé trop loin dans sa volonté de libérer les femmes. Que celles-ci n’aient plus besoin d’un tuteur pour se marier ; qu’elles puissent désormais réclamer le divorce (une prérogative jusque- là réservée aux hommes) ; et que la polygamie soit rendue dans les faits impossible, tous ces acquis sont loin de soulever l’enthousiasme. Seuls 16 % des Marocains pensent que les femmes devraient avoir encore plus de droits. Le principe de l’égalité des sexes est encore fort peu intégré au Maroc, et cela aussi bien par les femmes que par les hommes. Pour l’heure, le trait dominant des Marocains semble être… le machisme, et celui des Marocaines, la soumission au machisme, et ce quels que soient l’âge, la région et la catégorie socio-économique. »
Le graphique ci-dessus est sans appel : il faut faire admettre aux marocains que si les femmes n’ont plus besoin de tuteur pour se marier et qu’elles peuvent réclamer le divorce, cela n’a rien de droits exceptionnels qu’il ne faut pas développés, et que beaucoup reste à faire afin de donner d’avantage de libertés aux marocaines.
Demain : menaces sur le CSP tunisien ?