Benoit XVI en France (3) : le catholicisme en France est-il condamné à disparaître ?
Les données présentées ci-dessous sont extraites d’enquêtes historiques de l’Ifop et d'un cumul réalisé à partir des enquêtes actuelles et récurrentes de l’Ifop dans lesquelles la question de la « proximité religieuse » est posée. Ces données ont été cumulées sur la période 2005 / 2006.
Au total, l'échantillon cumulé est constitué de 29016 interviews.
Analyse
Quelques années après la seconde Guerre Mondiale, 8 Français sur 10 interrogés par l’Ifop se déclarent catholiques. Cette proportion va rester constante jusqu’aux années 60. On assistera même à un « pic » au début des années 70, avec 87 % des Français se disant catholiques en 1972. Sans doute faut-il y voir pour partie l’impact de Vatican 2 sur l’image de l’église catholique mais aussi l’influence de la Détente et une confrontation politique et idéologique entre les deux camps, moins virulente au sein même de la société française.
Néanmoins, l’appartenance au catholicisme va connaître un premier recul brutal dès le milieu des années 70 pour se stabiliser ensuite autour de 75% jusqu’à la fin des années 80. Depuis, et ce malgré le pontificat de Jean Paul II, l’audience du catholicisme a entamé un nouveau mouvement de baisse assez régulier pour atteindre les 65 % en 2006.
Si le recul de l’appartenance déclarée au catholicisme s’est fait par paliers et a été entamé durant les années 70, la pratique religieuse (mesurée selon le critère de l’assistance à la messe dominicale) a décliné de manière quasi continue sur ces cinquante dernières années pour passer de plus d’un quart (27%) de messalisants en 1952 à moins de 5% en 2006.
Source : « Le catholicisme en France en 2006 », analyse de l’Ifop pour La Croix, juillet 2006