Pour en finir avec la conversion de Allam
Magdi Allam est devenu : Magdi Cristiano Allam. Il s’est converti au christianisme et a été baptisé par le pape en personne à l’occasion de la veillé pascale le 22 mars dernier. L’information de sa conversion a fait le tour du monde et un très grand nombre de médias internationaux lui ont accordé beaucoup de développements et d’espace.
Que quelqu’un qui se réclamait des réformistes annonce ainsi sa conversion de l’islam au christianisme, cela est en soi important à analyser et à comprendre. Mais que cette conversion se déroule dans les conditions que nous vous avons présentés sur ce blog (médiatisation immense, baptême par le pape en personne et en direct sur les chaînes de télévision, courrier pamphlétaire de la part du journaliste expliquant les raisons de sa conversion …), cela dépasse le cadre de la liberté de chacun à exprimer ses convictions religieuses et cache des objectifs beaucoup plus importants.
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Mais avant d’aborder ces objectifs, j’aimerais expliquer aux 40 % d’entre vous qui considèrent que la conversion de Magdi Allam est « un acte sans aucune importance » et qui me reprochent par la suite le fait de lui accorder autant de développements et d’espace sur les pages de ce blog, que nous avons fait ce choix pour démontrer à tout le monde que tous les musulmans n’ont pas peur des convertis. Que tous les musulmans ne condamnent pas les conversions et que nous n’avons absolument pas peur de parler de ces gens qui quittent l’islam pour une autre religion.
Pendant deux semaines, nous avons abordé par les articles, les images et le très grand nombre de commentaires des lecteurs de ce blog, cette conversion. Et notre seul but était de dire qu’ici on parle de tout et qu’on n’a peur d’aucun converti.
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Cela dit, venons maintenant à nouveau à cette conversion mais cette fois pour analyser ses sens et ses significations. En effet, tout s’éclaircit avec l’article de Magdi Allam dans lequel il a annoncé sa conversion au christianisme (et que Islamiqua à reproduit).
Il le dit sans le vouloir, cette conversion n’est pas seulement un acte de liberté religieuse, un acte de foi, c’est plutôt et surtout un acte de militantisme à la faveur non seulement des conversions mais aussi du rôle que Allam souhaite voir l’Eglise remplir.
Pour Magdi Allam, cette Eglise doit se lancer dans la conversion de tous les musulmans sans aucune crainte ni aucune peur :
« Eh bien aujourd’hui, avec le témoignage de Benoît XVI, on se dit qu’il faut vaincre la peur et n’avoir aucune crainte dans l’affirmation de la vérité de Jésus même envers les musulmans. »
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Voilà un ex-réformiste musulman qui, n’ayant pas trouvé de solutions aux problèmes de l’islamisme, pense qu’on pourrait le résoudre par …l’évangélisation de tous les musulmans !
Venant de sa part, lui le journaliste polémiste très connu par ses propos durs, envers non seulement les islamistes mais aussi l’islam, cela ne nous étonne point. Mais qu’une telle « stratégie » soit validée par le pape en personne, est bien la signification de ces paroles changent complètement de sens.
Sur les pages de ce blog, nous avons accordé auparavant à Magdi Allam beaucoup d’espace en traduisant les plus importants de ses articles et en le classant dans la catégorie des contestataires. Nous l’avons même défendu lorsqu’à l’époque certains avaient mis en doute le fait qu’il était musulman.
Sur les pages de ce blog aussi, nous avons accordé le bénéfice du doute et de la bonne foi au pape Benoît XVI et nous l’avons défendu lorsque la majorité des musulmans ont considéré que ses propos tenu à Ratisbonne dans le fameux discours qu’il avait prononcé étaient injurieux et insultants pour l’ensemble des musulmans.
Nous l’avons fait parce que nous croyons à la liberté de penser.
Magdi Allam a le droit de dire ce qu’il veut. Le pape à aussi le droit de dire ce qu’il pense.
Mais, il semble que Allam ne veut plus se contenter de dire, il veut agir, agir en lançant une évangélisation massive en direction des musulmans parce que « la vérité de Jésus doit être affirmée même envers les musulmans ».
Mais le plus grave encore une fois, c’est le fait qu’il semble que le Pape Benoît XVI est aussi convaincu par cette prise de position de Allam.
Or, il faut le dire clairement au pape ainsi qu’a l’Eglise qu’il dirige : si jamais une telle politique d’évangélisation serait mise en œuvre, est bien nous risquons une immense « guerre des religions » et c’est l’Eglise qui serait entièrement responsable.