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Islamiqua | L'islam et son image
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21 juillet 2006

Censure au nom de l’islam !

censure_au_nom_de_l_islamPour ce que nous écrivons, pour ce que nous disons, pour ce que nous pensons, nous pourrons être attaqués, insultés, et même tués !

La pensée critique, le refus de l’islamisme et la dénonciation des islamistes sont autant de « crimes » qui ont conduits jusqu’à nos jours à l’exclusion, l’excommunication, l’emprisonnement et la mort de nombreux intellectuels qui se sont illustrés par leurs combats contre l’extrémisme islamiste ou qui se sont tout simplement trompés dans une interprétation, un mot ou un phrase qu’ils ont prononcés !

Oui, tout ça se passe au 21ème siècle !

Les islamistes continuent de vouloir tuer nos réflexions, nos ambitions et notre rêve d’un islam moderne et tolérant.

Les gouvernements, aussi bien arabes qu’occidentaux, ne font rien pour arrêter leur machine de guerre et les conduire devant la justice.

Pis encore, certains pays s’associent aux islamistes pour, d’une part, poursuivre, emprisonner ou exécuter les intellectuels et d’autre part interdire et brûler leurs ouvrages !

L’illustration nous a été présentée par l’hebdomadaire tunisien, Réalités, qui a décidé de publier la liste de tous ceux qui ont étaient censurés au nom de l’islam.

Une liste qui malgré le fait qu’elle « peut paraître exhaustive, elle n’est certainement pas complète. »

Voici le tableau noir de l’islam ! : 

   

1925 :

- Le cheikh d’Al-Azhar Ali Abd ar-Raziq est radié de l’Université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et l’État. Son livre incriminé, ‘‘Islam et principes de gouvernement’’ est interdit pour hérésie.

1926 :

- Interdiction du livre de Taha Hussein ‘‘La poésie pré-islamique’’. L’écrivain est expulsé en 1931 de l’Université par le ministre de l’Education pour son interprétation trop rationaliste de la littérature pré-islamique et du texte coranique.

1946 :

En Iran, l’historien, juriste et linguiste Ahmad Kusravi est accusé d’incroyance par le groupe terroriste Fida’iyyani Islam. Il est assassiné, en mars, au prétexte d’une fatwa pour hérésie.

1973 :

En Algérie, le poète Jean Sénac est assassiné par des islamo-nationalistes.

1975 :

Au Maroc, le 18 décembre, Omar Benjelloun, leader de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et directeur du journal ‘‘Al-Mouharrir’’, est poignardé à mort par un groupe faisant partie de ‘‘La Jeunesse islamique’’.

1977 :

En février, le président de l’Université de Damas, en Syrie, est assassiné sur le campus par des islamistes.

1981 :

- En Egypte, le livre de Fikri Al Aqad ‘‘Histoire de la langue arabe’’ est interdit. L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.

1982 :

- Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains iraniens, est exécuté en raison de ses convictions politiques anti-islamistes.

1984 :

-
En Iran, Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’Islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.

1985 :

- En Janvier 1985, au Soudan, l’écrivain Mahmoud Mohammed Taha est condamné à mort et pendu à Khartoum,. a plus de 80 ans. Il avait écrit un livre sur l’histoire de l’Islam où il défendait l’idée de séparation du politique et du religieux (traduit en français sous le titre ‘‘Un Islam à vocation libératrice’’, éd. L’Harmattan, Paris, 2002). L’auteur défendait aussi l’idée que le message spirituel du Prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel, mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des Musulmans aujourd’hui.

- La même année, le tribunal des mœurs du Caire condamne à la prison l’éditeur et l’imprimeur des ‘‘Mille et Une Nuits’’ pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3.000 exemplaires saisis de ce monument de la littérature populaire, ainsi que l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur.

1987 :

Autodafé à l’Université d’Ispahan, en Iran : 80.000 livres jugés attentatoires à l’Islam sont brûlés.

1988 :


- Un livre est publié en Arabie Saoudite qui jette l’anathème sur plus d’une centaine d’écrivains arabes, morts ou vivants, accusés de scientisme, d’apostasie sinon de haine de l’Islam: Salama Moussa, Shibli Shmmayyil, Naguib Mahfouz, Lofti as-Sayyid, Muhammad al-Jabiri, Shakir Shakir, Saïd Aql, Adonis etc. Ces auteurs sont toujours interdits dans le royaume wahhabite.

1989 :

-
Le 14 février, le roman de Salman Rushdie, ‘‘Les Versets sataniques’’, est déclaré blasphématoire par l’ayatollah Rouhallah Khomeyni, guide de la République Islamique d’Iran, qui appelle au meurtre de l’auteur ainsi que tous les éditeurs du roman. Trois millions de dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort à Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien).

La vie de l’écrivain indien sera, pendant des années, celle d’une bête traquée. Il a cependant la chance de bénéficier de la protection de la police de la Grande-Bretagne, son pays d’adoption. Ses traducteurs italien et japonais, moins chanceux, seront tués, respectivement, à Milan et à Tokyo, en 1991. Le recteur de la Mosquée de Bruxelles et son adjoint sont tués, à leur tour, sur les ordres des services de renseignement iraniens, le 29 mars 1989. Leur crime : ils voulaient trouver une issue théologique à la fatwa, en déclarant simplement que Rushdie devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction islamique concernant la loi sur le blasphème et l’apostasie.

Le livre a fait l’objet d’autodafés au cœur même de l’Europe. Des émeutes à Bombay, en Inde, contre le livre, font douze morts en février 1989. En 1993, des intellectuels et des poètes alévis et kurdes sont brûlés vifs dans l’incendie d’un hôtel à Sivas, en Turquie, où une réunion se tenait avec le traducteur des ‘‘Versets sataniques’’. Le dessinateur satiriste Asaf Koçak, militant des Droits de l’Homme et adversaire des islamistes, y trouve la mort.

La fatwa contre Rushdie est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.

“L’appel au meurtre contre Rushdie a ouvert une jurisprudence par laquelle il est devenu loisible à n’importe quel imam spontané de prononcer une sentence de mort à l’encontre de n’importe quel intellectuel supposé musulman renégat, n’importe où dans le monde ”, fait remarquer, à juste titre, Fethi Benslama.

- En février de cette même année 1989, les écrivains iraniens Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani et Abutorab Bagherazdeh sont exécutés. La même année, deux poètes iraniens sont aussi exécutés : Saïd Soltanpour et Rahman Hatefi. Tous pour leurs idées libérales jugées attentatoires à l’esprit et à la lettre de l’Ilam.

1990 :

- En Egypte, Nasr Hamed Abou Zeid, professeur d’Université, qui a “commencé à penser l’Islam de l’intérieur et à présenter une voie profondément réformiste” (l’un des ouvrages, ‘‘Critique du discours religieux’’, a été traduit en français, éd. Actes Sud, Sindbad, Paris 1999), est menacé de mort par les islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran.

1991 :

- En 1991, au Soudan, Ajjabna Mohammed est accusé d’apostasie et renvoyé de l’Université. Rejeté par sa famille, il tente de s’enfuir. En prison, il subit des tortures pour revenir à l’Islam.

1992 :

- En janvier, une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.

- Le 8 juin, l’écrivain Farag Foda, quarante-sept ans, est criblé de balles, qui atteignent également son fils Ahmad, quinze ans, et un ami de ce dernier. Quelques jours auparavant, l’intellectuel laïc avait été déclaré “apostat” par le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au Caire. Les universitaires d’Al-Azhar condamnent certes, les conditions du meurtre de Foda, mais ils estiment aussi qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort légale. Son assassinat est revendiqué par Al-Gamaa al-Islamiya (Groupe islamique). En décembre de la même année, ses œuvres, rééditées en hommage, sont interdites et saisies, sur ordre d’Al-Azhar et “au nom de l’Islam, religion de l’État”.

- Le 3 septembre 1992, sur la grande place de la ville de Qatif, en Arabie Saoudite, le poète Sadiq Melallah a été décapité au sabre par les autorités de ce pays, pour crime de blasphème et d’abjuration.

- Freydoun Farrokhzad, poète et homme de spectacle iranien, est assassiné en Allemagne, en raison de ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.

1993 :

-
En Algérie, l’année est particulièrement mortelle pour les écrivains, journalistes, universitaires et artistes. Parmi les victimes, assassinées pour la plupart par des activistes islamistes, on citera Tahar Djaout (écrivain et rédacteur en chef du magasine ‘‘Ruptures’’), Djilali Liabès (sociologue), Ahmed Asselah (directeur des Beaux-Arts), M’hamed Boukhobza (sociologue), Salah Djebaïli (recteur de l’université Bab-Ezzouar à Alger), Youssef Sebti (poète et écrivain), Abdelkader Alloula (dramaturge et metteur en scène), Mahfoudh Boucebci (psychiâtre), Salah Chouaki (inspecteur de l’Education nationale), Azzedine Medjoubi (dramaturge), Dilalli Belkhanchir (pédiatre), Abderahmane Faredeheb (économiste), Ferhat Cherkit, Youssef Fathallah, Lamine Lagoui, Ziane Farrah, Abdelhamid Benmenni, Rabah Zenati, Saad Bakhtaoui, Abderrahmane Chergou, (journalistes)… Et la liste est malheureusement longue. Merzag Baghtache, journaliste et écrivain, a plus de chance : il est “seulement” blessé dans un attentat.

- En Iran, un dessinateur satirique, Manouchehr Karimzadeh, est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du journal est fouetté, de même que le dessinateur. Les peines ont ensuite été réduites.

- En Arabie Saoudite, une bande dessinée publiée dans ‘‘Arab News’’ provoque l’arrestation de deux employés indiens. Selon les théologiens, elle remettait en cause l’existence de Dieu. Les deux hommes sont condamnés à 300 et 500 coups de fouet. Sous la pression internationale, ils sont pardonnés par le roi.

- Toujours en Arabie saoudite, en mai, le professeur M. Al Awaji, intellectuel réformateur, est condamné à quatre ans d’emprisonnement, démis de ses fonctions et son passeport confisqué.

- Le 24 septembre, un groupe d’islamistes du Bangladesh prononce une fatwa contre Taslima Nasreen, la condamnant pour blasphème. Sa tête est mise à prix. Sous la pression des manifestations islamistes, un mandat d’arrêt est lancé contre elle en juin 1994. Médecin, écrivain, auteur notamment de ‘‘Rumeurs de haine’’, ses chroniques dans la presse, ses critiques de la condition faite aux femmes, de la religion et du pouvoir religieux, puis son livre ‘‘Lajja’’, paru en 1993, qui relate les exactions contre la minorité hindoue au Bangladesh au nom d’Allah, provoquent la haine des fondamentalistes musulmans. Lors du Salon du livre de Bangladesh, ses livres sont brûlés en public. Un comité “Détruisez Taslima” est mis en place. Elle n’a plus le droit de se rendre au Salon du Livre. Les fondamentalistes détruisent les librairies qui vendent ses livres. Après une campagne de haine sans précédent, le gouvernement confisque le passeport de l’écrivain et lui ordonne de cesser d’écrire si elle veut garder son poste de médecin dans un hôpital public. Elle est alors contrainte de s’exiler. Depuis, elle continue son combat pour la laïcité et pour la liberté des femmes.

1994 :

- En France, en janvier, les organisations musulmanes et dans les pays musulmans sont scandalisés par la top model Claudia Schiffer, qui défile avec une robe sur laquelle sont écrits des fragments de versets coraniques. La maison de haute couture Chanel s’excuse, fait brûler les trois robes et exige la restitution de toutes les images de la robe. Son P-DG déclare “qu’en aucun cas son respect de la religion musulmane ne l’aurait porté à commettre un sacrilège ou à offenser la communauté musulmane”.

- En Iran, en mai, l’universitaire et militant des droits de l’homme E. Sahabi est arrêté pour avoir participé à un colloque en Allemagne. Il sera jugé et condamné à la prison pour délit de “manifestation anti-révolutionnaire”.

-
En Egypte, le 14 octobre, Naguib Mahfouz, alors âgé de 83 ans, Prix Nobel de littérature en 1988, est poignardé à la gorge, au Caire, par un jeune intégriste. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par Al-Gamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix Nobel, certains romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par Al-Azhar.

- En Iran, Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier iranien, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.

1995 :

-
En avril, une fatwa d’excommunication est prononcée contre le poète Mohammed Alvi par le mufti Shabbir Siddiqi d’Ahamdabad, pour une phrase dans un poème écrit dix-sept ans auparavant : “O Dieu, si tu es trop occupé pour nous rendre visite, envoie un bon ange pour nous guider”.

-
Déclaré apostat, le 14 juin, par la Haute Cour égyptienne, qui lui ordonne de se séparer de sa femme – celle-ci étant musulmane ne pouvait rester mariée à un “apostat” –, l’écrivain Nasr Hamed Abu Zeid a vu sa condamnation confirmée par la Cour de cassation du Caire en août 1996. Un mois plus tard, le tribunal des référés de Guizeh a ordonné un “ sursis à exécution ”, mais un avocat islamiste a interjeté appel de cette décision, qui a été confirmée en décembre 1996 par un autre tribunal. L’écrivain et sa femme, tous deux universitaires, se sont réfugiés depuis aux Pays-Bas.

- En Iran, Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné en raison de ses activités littéraires.

1996 :

- En Iran, quatre écrivains et éditeurs sont assassinés en raison de leurs activités intellectuelles jugées subversives. Il s’agit de Ghafar Hosseini, Reza Mazlooman, Ebrahim Zalzadeh et Ahmad Tafazoli.

- Au Koweït, l’‘‘Arab Times’’ publie une bande dessinée américaine sur le Viking Hagar. Ce dernier y est représenté en prière et une voix sort des nuages pour dire après un long silence : “Pardon ?”. Une émeute est organisée contre le journal. Ses locaux sont détruits. Le directeur est poursuivi par la foule. Il essuie même des coups de feu. De son côté, Ahmed al-Baghdadi, enseignant d’université accusé de “dévalorisation de la religion”, “d’insulte ou de dérision envers les préceptes de la religion” et de “blasphème”, est arrêté et relâché à plusieurs reprises.

1997 :

-
L’université Al-Azhar dresse une liste de 196 livres devant être interdits pour des raisons morales et religieuses. Parmi ces ouvrages, ‘‘Dieu du Temps’’ d’Al-Qimany, coupable de dérision envers la religion puis hérésie de “réécriture de la tradition musulmane”. Le livre est saisi dans les imprimeries.

1998 :

- Au Pakistan, Ayub Masih est condamné à mort pour blasphème.

- En Egypte, l’écrivain Ala’a Hamed est poursuivi pour “injure envers l’Islam” dans l’un de ses romans.

- En Iran, les écrivains, journalistes et universitaires Pirouz Davani, Hamid Pour, Hajizadeh, Majid Sharif, Darius, Parvaneh Foruhar, Mohammad Jafar Pouyandeh et Mohammad Mokhtari sont assassinés par des fondamentalistes religieux à cause de leurs écrits.

-
En Turquie, en décembre le journaliste Nuredin Sirin est condamné à vingt mois de prison pour avoir écrit : “Nous devons soutenir les opprimés même s’ils sont athées.”

1999 :

- En Iran, en février, le religieux réformateur Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes. En novembre, le journaliste Chamsolvaezin est condamné à trois ans de prison pour propagande anti-islamique. Le même mois, Hassan Eshkevari, religieux, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie. Il sera condamné à la prison en août 2000.

2000 :

- Au Koweït, en janvier, deux femmes écrivains, Leyla Othman et Alia Shaib, sont condamnées à un mois de prison pour outrage aux mœurs et à la religion.

- En Jordanie, en février, le poète Mossa Hawamda est accusé d’apostasie par un tribunal.

-
En Egypte, en avril, l’écrivain Haydar Haydar est déclaré apostat par des islamistes égyptiens et condamné à mort pour son roman ‘‘Festin pour les algues marines’’, où l’un des personnages dit : “Les lois des divinités bédouines, l’enseignement du Coran, c’est de la merde”. Le livre, édité pour la première fois en 1983 à Chypre, devait alors être réédité par le ministère égyptien de la Culture. C’est un journaliste du périodique ‘‘Ach-Chaab’’, organe du parti de l’Action (d’obédience islamiste), qui a lancé le premier cri de guerre contre le roman dans un article intitulé : “Qui fait le serment de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus que le Coran...” Le 17 mai, l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université, Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à l’Islam – littéralement, pour “être sorti de ce qui est connu en matière de religion” (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie incrimine le ministère de la Culture. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar manifestent. Suite à cette affaire, le ministère de la Culture interrompt l’impression de trois autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.

Le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial d’autodafé du roman dans un lieu public. “La liberté d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du Prophète et des valeurs religieuses”, déclare le recteur de l’université Al-Azhar.

- En Algérie, en juin, une fatwa de mort est prononcée contre le cinéaste Mahmoud Zemmouri, réalisateur du film ‘‘100 % Arabica’’ consacré au raï.

- Au Pakistan, en octobre, l’universitaire Younus Shaik est arrêté et condamné à la prison à vie pour ses écrits jugés blasphématoires.

2001 :

- En janvier, Le ‘‘Diwan’’ d’Abou Nuwas est exposé dans la Foire du Livre au Caire, tout en étant interdit à la vente.

- Agissant comme une instance suprême de censure publique, l’Académie d’Al-Azhar des recherches islamiques n’autorise pas la diffusion d’un livre sur ‘‘La femme dans la pensée de Khomeyni’’ et fait appel au “Comité de la censure sur les œuvres artistiques” pour qu’il saisisse un livre intitulé ‘‘Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la tradition du Prophète’’.

- L’écrivain féministe égyptienne Nawal Saadaoui fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes. Une audience est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à la religion. Elle est encore menacée de mort par les intégristes.

- Toujours en Egypte, l’écrivain Salaheddin Mohsen et la prédicatrice Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison pour athéisme et blasphème contre l’Islam. Ils avaient pris des libertés avec l’exégèse du texte coranique.

2003 :

- En Arabie Saoudite, le 27 mai, le rédacteur en chef d’‘‘Al-Watan’’, Jamal Khashoggi, est limogé, moins de deux mois après sa nomination, pour avoir autorisé la publication d’articles critiquant ouvertement l’establishment religieux, notamment les “moutawa” (police religieuse). Le gouvernement saoudien a cédé à la pression des religieux ultraconservateurs qui avaient condamné le journaliste, l’accusant notamment de “se moquer [...] des gens vertueux” et de “propager le mal et la corruption”.

- En Arabie Saoudite, fin juillet, le grand mufti interdit à l’auteur réformiste Abdulaziz al-Qasim d’exprimer ses vues dans le quotidien ‘‘Al-Madina’’. Cette interdiction s’inscrit dans une large campagne d’intimidation des médias saoudiens engagée après l’attentat du 12 mai à Riyad.

- Mohammed al-Harbi, enseignant saoudien, est condamné à 750 coups de fouet, trois ans et quatre mois de prison pour “atteinte à l’intégrité de l’islam”.

- Mohammed al-Souheimi, enseignant saoudien, est condamné à 300 coups de fouet, trois ans de prison et interdiction d’exercer pour apostasie.

- En Iran, la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques. Elle avait été durement torturée par les autorités policières iraniennes.

2004 :

- Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien iranien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.

- Le 30 octobre, Nabil el-Fayadh, chercheur et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages interdits en Syrie et dans d’autres pays arabes, est arrêté par les services de renseignements à Damas. Comme lors des précédentes interpellations, l’incarcération fait suite aux plaintes déposées par l’un des savants en religion les plus intégristes, Mohammed Saïd Ramadan el-Bouti, de l’Université de la Charia de Damas. L’écrivain a par ailleurs été menacé de mort à plusieurs reprises par le cheikh wahhabite Khatib Khodra.

-
Le 2 novembre, le cinéaste néerlandais Theo Van Gogh est assassiné, à Amsterdam, par un islamiste marocain pour avoir réalisé un film, ‘‘Submission’’, dénonçant la soumission des femmes dans l’Islam. Les derniers travaux de Van Gogh visaient à dénoncer le manque d’intégration des musulmans néerlandais dans la société et le danger que constitue l’Islam radical pour l’Europe moderne et démocrate.

Alors qu’il était à bicyclette, un fils d’immigrant marocain musulman, Mohammed Bouyeri , l’a blessé avec une arme à feu, puis l’a poursuivi de l’autre côté de la rue où il l’a égorgé. Il l’a alors poignardé en laissant une liste de personnes à qui il destinait le même sort, notamment la scénariste du film, Ayaan Hirsi Ali, députée hollandaise, d’origine somalienne, aujourd’hui réfugiée aux Etats-Unis. Cette lettre se termine par: “Je suis certain, O Amérique, que tu périras / Je suis certain, O Europe, que tu périras / Je suis certain, O Hollande, que tu périras / Je suis certain, O Hirshi Ali, que tu périras / Je suis certain, O infidèle fondamentaliste, que tu périras”.

2005 :

- Le 30 septembre 2005, le quotidien conservateur danois ‘‘Jyllands-Posten’’ publie douze caricatures du Prophète Mohammed. S’ensuivent des demandes d’excuses, des menaces de mort et des manifestations à Copenhague. Le 20 octobre, plusieurs ambassadeurs de pays musulmans protestent officiellement auprès du gouvernement danois.

Le 29 décembre, la Ligue Arabe proteste. Le 21 janvier, l’Union internationale des oulémas au Caire appelle au boycott des produits danois et norvégiens, car un magazine norvégien vient également, devant la montée médiatique, de publier en janvier les caricatures. Le 1er février, ce sera, pour les mêmes raisons, au tour d’autres journaux européens de les publier. Malgré les “excuses” et “regrets” exprimés par les journaux incriminés, et les déclarations ambiguës des gouvernements danois et norvégiens, qui cherchent à ménager la chèvre et le chou, les pays arabes réclament des sanctions, rappellent leurs ambassadeurs. Pis : des émeutes éclatent et des ambassades de pays incriminés sont brûlées au Moyen-Orient, faisant des morts et des blessés… parmi les émeutiers musulmans. Quant aux citoyens originaires de pays où ces caricatures ont été publiées, ils deviennent officiellement une cible potentielle pour les intégristes.

2006 :

Le 23 janvier, la journaliste Elham Afrotan, responsable de l’hebdomadaire ‘‘Tamadone Hormozgan’’, est emprisonnée, avec six autres collaborateurs de son journal.

Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet qui prônait la lutte contre le sida, la rédaction du journal en a fait une reprise dans sa page “santé”. Il s’agissait d’un article satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au… sida. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, organisations gouvernementales et écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l’incendie du siège du journal.

- Le 12 février dernier, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive iranienne ‘‘Cinama-Varzech’’ (suspendue en 2000), a été arrêté sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le Tribunal spécial du Clergé pour ses écrits subversifs.

Qui sera la prochaine victime ?

Le drame continu … !

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Commentaires
S
Il y a bel et bien amalgame, mélange terrible entre la quintessence même d'une religion et les interprétations et lectures de la religion par ses fidèles.<br /> Dieu est innocent de tous les crimes et de toutes les horreurs commises en Son Nom.<br /> Mais les hommes sont trop bêtes pour comprendre, trop aveugles pour voir, trop ignares pour apprendre.<br /> Bravo Ivan pour la pertinence de votre article
I
Je réprouve certes ces attentats. Je crois avoir que bon nombre de musulmans les réprouvent aussi .Lorsque vous écrivez qu'il s'agit du tableau noir de l'islam, vous imputez ces crimes à cette religion, et non à certains des fidèles , extrémistes. Faites attention à ce que vous écrivez.Si c'était bien votre pensée, publieriez-vous également une liste des crimes du christianisme sur laquelle figurerait le massacre de la Saint-Barthélémy, par exemple, ou encore les crimes des hindouistes ? Vous renjoindriez ainsi la position anti-religieuse des athées.(Je n'ai rien contre les athées non plus, mais j'aime la clarté.)Il y a encore le tableau noir des athées à publier, mais je ne suis pas là pour provoquer .<br /> <br /> Quant à mes frères et soeur chrétiens, je leur demande de prier pour moi, pauvre athée, et de suivre tès fidèlement les principes de charité chrétienne de leur Prophète Jésus en aimant leur prochains (même musulmans) comme eux-mêmes et en me pardonnant jusqu'à 77 fois 7 fois.<br /> <br /> A lire leurs commentaires, s'il aiment leur prochains comme eux-même, ils ne doivent pas avoir une grande estime d'eux-mêmes.
Z
Bonsoir mon frère,<br /> Je viens à peine de lire ton message merci de prier pour elle,elle en a besoin .<br /> <br /> J'avoue que c'est très rare que je viens sur ce blog bidon de voir la haine que certains ont ,je préfère garder mon talent et mon temps à autres choses plus importantes ils sont vraiment nuls.<br /> <br /> QUE DIEU TE BENISSE MON FRERE<br /> A BIENTOT
J
Bonjour,<br /> <br /> Je prierai pour votre amie.<br /> <br /> Je vous embrasse.<br /> <br /> Amiti�s.<br /> <br /> Jean.
F
http://www.miraclesducoran.com/<br /> <br /> http://www.belmostafa.com/2008/05/31/histoire-quelle-belle-fin/<br />
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