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Islamiqua | L'islam et son image
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10 juillet 2006

Réformer l’Islam (2) : « Abolir le djihad et reconnaître les autres religions : conditions de la stabilité du monde »

Si les intellectuels arabes réformateurs avaient l’habitude de publier leurs articles et essais à l’extérieur de leurs pays et par l’intermédiaire des médias occidentaux, la situation semble entrain de changer et de plus en plus de voix réformatrices s’élèvent à l’intérieur des pays arabes et dans leurs médias.

Pour ce dossier j’ai choisi deux d’entre eux à savoir l’intellectuel tunisien Afif Lakhdar et son homologue jordanien Shaker Al-Naboulsi.

Afif_Lakhdar  Afif Lakhdar (condamné à mort par les fatwas des extrémistes pour les idées qu’il développe) nous parle, dans l’article qu’il a publié dans l’un des sites arabe d’informations (elaph.com) et que nous lui publions, de la nécessité pour les musulmans d’abolir le Djihad et de reconnaître les religions qui ont précédés l’islam et celles qui l’ont suivit.

Je vous laisse découvrir ce texte de Lakhdar en vous donnant rendez-vous vendredi prochain pour une contribution très intéressante de Al-Naboulsi intitulée « Pour une laïcité musulmane ».

Nous sortirons perdants d’une guerre des religions

L’idéologie du djihad constitue une menace sérieuse pour la stabilité dans le monde. Elle est aussi dangereuse que l’a été le fascisme dans les années 1930 et pourrait aboutir à des bouleversements catastrophiques de nos valeurs, érigeant la violence en moyen normal de règlement des problèmes. Le Hamas palestinien ne professe-t-il pas que « l’ennemi ne comprend que le langage de la violence » ?

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ne proclame-t-il pas que «  la fin du monde est pour dans deux ans » et qu’afin d’accélérer le retour de l’Imam caché « la République islamique devra détruire Israël » ? Assurément, nous sortirons tous perdants d’une guerre des religions, et les musulmans encore plus sûrement que les autres.

Comment briser l’engrenage ? Tout d’abord, les musulmans doivent reconnaître les religions qui ont préexister à l’islam : le judaïsme, le christianisme, le zoroastrisme, la religion sabéenne.

Ces religions sont reconnues par le Coran, comme l’indique le verset 69 de la sourate « La Table » : « Ceux qui croient, les juifs, les sabéens, les chrétiens qui croient en Dieu et au jour dernier, et qui auront pratiqué la vertu, seront exempts de toute crainte et ne seront pas affligés. » Le verset 62 de la sourate « Le Pèlerinage » ajoute le zoroastrisme à cette liste et le verset 62 de la sourate « La Génisse » affirme la même chose. Ce sont les jurisconsultes de Moyen Age en proie au narcissisme religieux qui ont considéré que ces versets étaient abrogés par les versets 19 et 85 de la sourate « La Famille d’Al-Imran » : « La religion de Dieu est l’islam. » Et : « Quiconque désire un autre culte que l’islam (…) sera dans l’autre monde parmi les malheureux. » Or ces deux versets sont sujets à débat, puisqu’ils datent de la période des conflits entre la communauté musulmane naissante d’un coté, les juifs et les chrétiens de l’autre.

Il n’est pas de l’intérêt des musulmans d’aujourd’hui de les privilégier par rapport à ceux que nous avons cités plus haut et qui, eux, sont conformes aux nécessités de notre temps.

Les extrémistes persistent à refuser un dialogue fécond entre les religions. L’ancien président de la commission des jurisconsultes d’Al Azhar (mosquée université du Caire) a déclaré que le dialogue interreligieux « ne voulaient rien dire, si ce n’est d’appeler le pape de Rome à se convertir à l’islam ». Cette vision des choses correspond à des textes du Moyen Age, toujours enseignés aux élèves et aux étudiants dans la plupart des pays musulmans.

L’élite musulmane doit également reconnaître les religions qui sont apparus après l’islam et cesser de les considérer comme une forme d’apostasie dont les adeptes méritent la peine de mort, et les prophètes injures et malédiction.

De même, il faut reconnaître la Déclaration universelle des droits de l’homme, qu’aucun pays n’a le droit de violer. Par là seraient également reconnus ces deux principes non négociables que sont la liberté religieuse et le liberté de conscience, en conformité avec l’interprétation rationnelle développée par Mohammad Abdou (penseur musulman, 1849-1905) du verset : « que celui qui veut croire et que celui qui ne veut pas croire pas ! »

Au Moyen Age, les jurisconsultes considéraient que celui qui prenait une telle liberté était un apostat et méritait la peine de mort. Aujourd’hui, cette même liberté est violée par une loi promulguée en Algérie interdisant les activités des missionnaires chrétiens, compte tenu de la récente propagation du christianisme dans ce pays. Et il en va de même au Maroc. Ce sont là des violations flagrantes du principe sacré qu’est la liberté religieuse.

En revanche, il faut se féliciter qu’aujourd’hui, en Turquie, la commission des Affaires intérieures du Parlement, dominé pourtant par le parti islamique AKP, ait fait une proposition de loi garantissant la liberté des citoyens turcs de choisir librement leur religion.

L’autre principe sacré est celui de la liberté de conscience, c’est-à-dire la liberté de conscience, c’est-à-dire la liberté d’embrasser la religion que l’on souhaite sans perdre ses droits de citoyen.

Taha Hussein (intellectuel et romancier égyptien, 1889-1973) a été, à ma connaissance, le premier à appeler à la reconnaissance de ce droit.

Depuis que l’Europe a inventé les armes à feu, la guerre sainte n’est plus un moyen efficace de défense ou d’offensive. Au contraire, elle mène presque toujours à la défaite : celle d’Abdelkader en Algérie, celle d’Orabi Pacha en Egypte, celles des années 1980 et 1990 du siècle passé et jusqu’à celle de la deuxième Intifada des Palestiniens.

Pourtant, la guerre sainte continue d’être l’inévitable slogan des islamistes. Elle obsède les foules, telle une drogue dont on n’arrive pas à se défaire malgré ses effets pervers. Ainsi, après l’ « Offensive » d’Al-Qaida sur New York et le Pentagone, Youssef Qaradaoui, célèbre prédicateur de la chaîne Al-Jazira, à déclaré que le terrorisme pouvait être louable, en vertu de verset 60 de la sourate « Le Butin » : « Mettez donc sur pieds toutes les forces dont vous disposez et de forts escadrons, pour en intimider les ennemis de Dieu ! »

Ce verset a ensuite été réutilisé à maintes reprises par Oussama Ben Laden.

Afin que les musulmans se réconcilient avec le monde dans lequel ils vivent, ils doivent abandonner l’idée de la guerre sainte et se tourner vers l’action politique, cesser le monologue et s’ouvrir au dialogue, faire deuil de la loi divine et adopter la loi positive, abandonner l’idée de restaurer le califat et établir des Etats de droit, cesser d’excommunier la modernité pour réfléchir aux questions qu’elle soulève. Pour se réconcilier avec le monde extérieur, le monde musulman doit d’abord se réconcilier avec lui-même.

Afif Lakhdar 

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Commentaires
W
j'ais saicé de discuter avec des muslmans que je pence intégristes <br /> j'avais toujors tord es eus raisons je ne devais plus étre chrétien bien sur es toute les gentillésses qui vont avec<br /> et pour la moitier de ces gents ils vives en france es veule la changer radicalement<br /> forçais a abandonner ça cultures c'es violer des hammes<br /> comment vivre avec eus sans tomber dans le rasisme,?
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