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Islamiqua | L'islam et son image
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9 juin 2006

Le « Djihad »

image044 C’est l’un des mots que l’on entend le plus à la télévision à l’occasion d’un reportage sur le monde musulman ou de l’évocation des attentats terroristes. Mais c’est l’un des mots les plus ambigus et les moins connus par les présentateurs des JT et leurs invités.

Certes, le mot Djihad renferme un coté guerrier, celui de « la guerre sainte » que tout le monde évoque à tort et à travers mais il renferme aussi plusieurs autres sens qui sont plus importants que son coté guerrier.

A plusieurs reprises, le Prophète Mohammed avait considéré que le grand djihad est celui d’un guerrier qui préfère s’occuper de ses parents et satisfaire leurs besoins plutôt que de participer à la guerre.

Malgré qu’Alain Gresh ne décrit pas assez clairement les différents sens du djihad dans son livre « L’islam, la république et le monde », il a le mérite de s’attarder sur la définition du djihad et de présenter certains de ses traits.

Extraits

« Sonnant comme un « cri de guerre » contre l’Occident, le terme « djihad » a pris une résonance terrible depuis une décennie. Dans le Coran, d’autres mots désignent aussi bien le « combat dans la voie d’Allah ». « Toutefois, souligne l’islamologue Alfred Morabia, dans l’élaboration de la doctrine islamique et dans la formulation de la loi divine, c’est le mot djihad qui l’emporte et tendit à recouvrir, sans partage, le champ de cette activité militante. » Le terme peut être rendu par « guerre sainte » ou « combat pour le triomphe de la foi » dans une triple valeur guerrière, idéologique et éthico sociale. La racine arabe dj-h-d, qui signifie « faire son possible », « connote l’idée d’effort assidu et tendu vers un but précis et difficilement accessible, une valeur d’application, d’épreuve, de souffrance ». Le terme djihad (ou ses dérivés) apparaît dans trente-cinq versets ; vingt-deux fois il s’applique à un effort d’ordre général non militaire, dix à une activité guerrière, trois à un effort spirituel. « En définitive, poursuit Morabia , les disciplines traditionnelles : Sira (vie du prophète) et Hadith, sources bien plus riches que la Révélation, mais beaucoup moins sures, servirent davantage que le Livre de support et de caution à la doctrine du « combat dans la voie d’Allah », telle qu’elle fut élaborée au cours des premiers siècles de l’Islam. La vie militante de l’Envoyé d’Allah traçait la voie, et offrait un cadre doctrinal à l’activité ultérieure de ses adeptes sur les champs de bataille. » Il ajoute : « Le djihad offensif, belliciste, celui qu’ont codifié docteurs et théologiens n’a cessé d’éveiller des échos dans la conscience musulmane, tant individuelle que collective. C’est lui qui, spontanément, surgit à l’esprit du Fidèle, lorsqu’il évoque ce terme, en son for intérieur ». Même s’il fut, à partir du XIXe siècle, un djihad défensif contre les empiètements de plus en plus agressifs du colonialisme occidental.

Tariq ramadan, dans un texte intitulé Jihad, violence, guerre et paix en islam, ou il esquisse la notion de djihad social, explique que l’on peut souvent tordre le sens des textes. « Il existe d’autres versets dans le Coran – et ils sont nombreux, notamment dans la sourate IX (Le Repentir) (…) – qui pourraient donner l’impression d’une légitimation de la violence et de la guerre. S’ils sont lus littéralement, il deviendrait possible de combattre et de tuer tous ceux qui ne pensent pas comme nous ou qui ne sont pas musulmans. Dès l’origine, les savants qui codifiaient les prescriptions islamiques ont mis en évidence le fait que la Révélation s’est élaborée sur vingt-trois années et que le sens de nombreux versets est à contextualiser. » Et d’ajouter plus loin : « Un verset révélé, ou une tradition prophétique rapportée, concernant un cas de légitime défense face à l’agression au temps du Prophète, ne peut être utilisé aujourd’hui pour légitimer une agression, une offensive, ou tout simplement le meurtre de juifs, chrétiens ou athées. »  (p.72-74)

Rendez-vous Lundi prochain pour de nouveaux extraits de « L’islam, la République et le monde » sur un autre sujet.

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