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Islamiqua | L'islam et son image
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5 juin 2006

Islamophobie ?!

    alain_gresh      

   Dans son livre « L’islam, la République et le monde », Alain Gresh nous présente des extraits de livres et d’ articles de certains auteurs occidentaux qui se sont illustrés par leur islamophobie en faisant l’amalgame entre l’islam et le terrorisme. Plusieurs français figurent sur le liste.

Morceaux choisis…

l_islam__la_republique_et_le_monde   « Il y a une xénophobie généralisée chez les Irakiens, comme dans tous les pays arabes. Elle vise tous les Occidentaux et les organisations internationales. (…) Nous nous trouvons devant un peuple incapable de se gouverner lui-même et qui, en même temps, ne veut pas que les autres s’occupent de lui : la situation est quasi insoluble. Cette contradiction est typiquement arabo-musulmane, c’est un trait de civilisation. » Un peuple incapable de se gouverner lui-même ? Qui le décrète ? Jean-François Revel pense sans doute qu’il existe des « peuples mineurs » (de grands enfants qu’il faudrait mettre sous tutelle), et il ne lui viendrait pas à l’esprit de penser que c’est un trait commun à tous les peuples de résister aux armées étrangères. » (p.21-22)

« En 2002, reprenant des thèses similaires à celles de Péroncel-Hugoz et Barreau, Jeanne-Hélène Kaltenbach et Michèle Tribalat publient              La République et l’islam. Ce livre, lit-on dans la préface, « n’a d’autre ambition que de nous dégriser d’un engouement exagéré de l’islam ». Nous vivons le temps de la « surdité volontaire » ; « s’agissant de l’islam, il suffit de lire les grands organes de presse nationaux et les titres des colloques subventionnés pour constater l’engouement qu’il suscite ».

Présentant cet ouvrage en une, L’Express titre : « Un an après le 11 septembre. Islam. Ce que l’on ose pas dire »

Pur argument publicitaire ? Aveuglement sur le changement du paysage politique et intellectuel français ? « Ce que l’on n’ose pas dire sur l’islam » trouvera le soutien d’une presse quasi unanime, aussi bien à gauche qu’à droite, et les auteurs seront invités à exprimer régulièrement dans les médias un point de vue largement partagé par les journalistes qui les interrogent. On imagine la Pravda publiant un texte de Leonid Brejnev, avec l’appui de toute la propagande officielle soviétique, et titrant : « Ce que l’on n’ose pas dire ». Peu de spécialistes de l’islam pourrant – ou oseront – répondre, car l’époque a changé, et il est difficile désormais de défendre une conception complexe de l’islam et des musulmans sans se voir accuser d’être un fourrier de l’islamisme. » (p.26-27)

«  Robert Misrahi, professeur de philosophie de gauche (sic!), pourra écrire dans Charlie Hebdo une tribune intitulée « Courage intellectuel » (resic!) :

« Oriana Fallaci n’est pas raciste. Elle ne combat nulle part une race arabe ou une race musulmane. » et il ajoute, sur l’opinion européenne : « On ne veut pas voir ni condamner clairement le fait que c’est l’islam qui part en croisade contre l’Occident et non l’inverse ». Quant à Pierre André Taquieff, pourfendeur de la « nouvelle judéophobie », il explique : « Fallaci vise juste, même si elle peut choquer par certaines formules » Simplement « choquer » quand elle écrit que « les fils d’Allah (…) se multiplient comme les rats », ou qu’ils envahissent l’Italie et que les militaires chargés de défendre les cotes « ne protègent rien. Selon les dispositions de nos gouvernements sans couilles, ils se laissent investir par les hordes avec une résignation étonnante » ?

Pierre- André Taquieff se déclarerait-il simplement « choqué » par les Protocoles des sages de Sion ? » (p.29-30)

« Cette haine, insiste Bernard Lewis, va au-delà de l’hostilité à certains intérêts ou actions spécifiques ou même à des pays donnés, mais devient un rejet de la civilisation occidentale comme telle, non pas seulement pour ce qu’elle fait mais pour ce qu’elle est et les principes et les valeurs qu’elle pratique et qu’elle professe. » Les Iraniens ne se sont pas révoltés contre la dictature du chah imposée par un coup d’Etat fomenté par la CIA en 1953 ; les Palestiniens ne se battent pas contre une interminable occupation ; et si les Arabes haïssent les Etats-Unis, ce n’est pas à cause de l’appui qu’offrent ces derniers à Ariel Sharon ou de leur occupation de l’Irak : en réalité, ce que rejettent les musulmans, ce sont la liberté et la démocratie. Comment expliquer le conflit du Kosovo ou de l’Ethiopie-Erythrée ? Par le refus des musulmans d’être gouvernés par des infidèles, explique Bernard Lewis. (…)

Bernard Lewis juge notre civilisation judéo-chrétienne menacée. Il a sans doute oublié que, longtemps, les juifs ont été à peine tolérés par l’Europe ou les Etats-Unis, et qu’ils auraient été bien surpris, au début du XXe siècle, par cette expression. (…)

Ce qui frappe dans un essai comme Que s’est-il passé ? , c’est le recours permanent aux généralisations, l’absence de références ou de faits concrets. « Pendant des siècles, la réalité sembla confirmer la vision que les musulmans avaient du monde et d’eux-mêmes. L’islam représentait le plus grande puissance militaire. » Bernard Lewis poursuit : « La Renaissance, la Réforme, la révolution technique passèrent pour ainsi dire inaperçues en terres d’islam, les musulmans continuant à tenir les habitants des pays s’étendant de l’autre coté de leurs frontières occidentales pour des barbares plongés dans l’ignorance (…) »

Un peu plus loin, évoquant le XVIIe siècle, il affirme : « Quoique n’éprouvant en général que mépris à son égard, les musulmans se rendaient compte que l’Occident infidèle possédait d’indéniables talents en matières d’armements et de conduite de la guerre ».

En quelques pages, l’auteur couvre près de dix siècles d’histoires, marqués dans le monde musulman par les changements des centres de pouvoir, par des schismes et par des alliances (y compris avec des puissances chrétiennes), et il est capable de résumer ce que pensaient « les musulmans », élites et peuples… Toute sa construction est fondée sur le présupposé de l’existence d’une « entité » close, nommée islam, qui s’oppose à une autre aussi délimitée, l’Occident – affirmation jamais démontrée, sinon à coups d’ « exemples » que l’on n’accepterait pas venant d’un étudiant en première année d’histoire.

Lewis évoque ainsi, à trois reprises, le « rejet sélectif de la musique occidentale » comme preuve de la résistance du monde musulman à la modernité. Le touriste pressé qui s’est promené dans les rues du Caire n’a sans doute pas capté quelques notes de Mozart ou de Brahms s’élevant des boutiques des souks. Mais les a-t-il entendues dans les cafés de Paris ou de Londres ? »    (p. 34-35-36)

« L’integrisme n’est pas la maladie de l’islam. Il est l’intégralité de l’islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale des textes fondateurs. L’islam des intégristes, des islamistes, c’est tout simplement l’islam juridique qui colle à la norme. » (Anne-Marie Decambre, L’Islam des interdits)

On se limitera à ces quelques exemples d’islamophobie qu’exposent Allain Gresh. Si vous désirez avoir le reste des exemples, n’hésitez pas à consulter directement ce prestigieux essai.

Si non, je vous donne rendez-vous vendredi prochain pour de nouveaux extraits du livre sur un autre sujet.

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