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Islamiqua | L'islam et son image
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15 novembre 2006

Les ''medressas'' pakistanaises

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Depuis les attentats du 11 septembre 2001, et suite aux nombreuses investigations et recherches qui verront le jour afin de déterminer la filiation du régime taliban et ses origines, le Pakistan sera pointer du doigt comme étant celui qui a permit aux talibans, via son puissant service de renseignement, d’exister. Or l’intérêt que portaient de nombreux chercheurs à ce pays ne se limitait pas au rôle qu’avait joué son service de renseignement dans le maintien des talibans au pouvoir.

En effet, on va très tôt découvrir que si les services de sécurité offraient un support politique et logistique aux talibans, les medressas pakistanaises fournissaient en revanche un support idéologique au pouvoir du Mollah Omar par la formation de ses adeptes et la recherche de nouveaux militants prêt a sacrifier leur vie au nom du djihad.

Or suite à l’invasion américaine de l’Afghanistan et à la collaboration étroite qui verra le jour entre Bush et le président pakistanais Musharef au sein de la coalition international pour la lutte contre le terrorisme, les autorités pakistanaises vont interdire aux medressas d’alimenter le réseau des résistants à l’invasion américaine de l’Afghanistan.

Conséquence : les islamistes qui profitent du soutien et de la sympathie  d’une large partie des 160 millions de pakistanais vont répliquer à ces décisions par des tentatives d’assassinats contre Musharef.

***

Insatisfait des résultats de leur « djihad » au Pakistan contre Musharef, qui est toujours en vie et toujours au pouvoir malgré les nombreuses tentatives d’assassinats dont il fut victime, les élèves des medressas vont exporter leur savoir faire à l’étranger et auront pour première cible…Londres.

Ce fut alors le terrible choque du 7 / 7 / 2005 suite auquel les  londoniens et avec eux le reste du monde avaient découvert que ceux qui étaient derrières les attentats terroristes ne sont que des citoyens britanniques d’origine pakistanaise formaient dans ses fameuses medressas.

   

Un constat qui nous a incité à poser plusieurs questions : Quel est le poids de ces institutions au Pakistan ? Quel danger peuvent-elles faire courir au monde entier ? Et que font les autorités pakistanaises pour empêcher ou du moins limiter l’enseignement du fanatisme au sein de ces établissements ?

En effet, Aujourd’hui, le Pakistan compte quelques 10.000 medressas : ces établissements, comme le souligne Gilles Kepel dans son livre Jihad,  ont pour objectif de « former des oulémas capables de produire des fatwas sur tous les aspects de la vie quotidienne, afin d’établir leur caractères conforme ou non aux prescriptions de l’islam, interprétés dans un sens rigoriste, puritain et conservateur assez proche du courant wahhabite d’Arabie. (…)

De nos jours encore, chaque medressa d’importance comporte un ‘‘centre des fatwas’’ (darul ifta) ou des oulémas assis sur le sol, leur bibliothèque islamique à portée de main, rédigent à longueur de journée des fatwas en réponse à des questions sur le caractère licite de tel agissement qui leur ont été posées de vive voix, par lettre ou par téléphone. » (p 100-101)

***

Considérant le nombre d’élèves que compte ces medressas (1,5 millions) on imagine le poids qu’ils ont au Pakistan et le fait qu’ils jouissent de nombreux avantages : en effet, ils bénéficient de ressources toujours croissante pour financer leur écoles (dont la prise en charge gratuite des élèves) et veulent que l’Etat garantisse des emplois à leur diplômés, puis de leur conférer des positions de … pouvoir. 

Concernant le danger que ces établissements peuvent faire courir au monde, et si l’on considère qu’ils ne produisent qu’ 1% d’extrémistes en une année, alors le nombre de personnes qui seront prêt à tuer au nom de l’Islam sera gigantesque ! 

Que faut-il faire alors pour diminuer l’influence que possèdent ces institutions non seulement au Pakistan mais également au reste du monde?

Depuis les attentats terroristes de Londres, le président Musharef, considérant que 3 des 4 terroristes avaient passés par ses medressas, a décidé dans un décret présidentiel un certain nombre de mesures dont l’interdiction d’embauche des étrangers, l’expulsion des personnes qui sont déjà inscrites (1400 élèves) et l’arrestation de quelques 600 islamistes.

Depuis, un bras de fer est engagé entre le pouvoir pakistanais d’une part et les chefs religieux d’autre part qui vont saboter toute tentative de réforme des institutions islamiques du pays. Or une réforme radicale des modes d’enseignement religieux dans ces institutions est d’une urgence capitale.

Une critique, une suggestion, un complément d’information ? … merci de poser vos commentaires

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