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Islamiqua | L'islam et son image
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15 novembre 2009

Révolution au Maroc : vers la fin de la virginité (1)

 

les_marocains_et_al_virginit_« 67 % des Marocains disent avoir eu des relations sexuelles avant le mariage ». Ce chiffre révélé par une enquête de l’Economiste il y a quelques mois a fait l’effet d’une bombe au Maroc et permet a certains d’affirmer que le Royaume Chérifien se dirige à grands pas vers… la fin de la virginité.

Islamiqua ouvre à nouveau le dossier des rapports sexuels avant le mariage avec un état des lieux sur la question au Maroc.

 

Le Mythe de virginité

 

« Ca veut dire quoi, la virginité ? Si ça signifie n’avoir jamais couché avec un homme, alors aucune Marocaine n’est vierge », s’insurge Sophia, 27 ans, cadre supérieur à Rabat. Car on peut avoir une vie sexuelle des plus débridées sans perdre pour autant sa virginité. En effet, derrière ce paradoxe apparent, se dissimulent des pratiques permettant de préserver l’hymen. Nombreuses sont les jeunes Marocaines qui offrent à leur corps tous les plaisirs… Tout est envisageable, pourvu que le sacro-saint hymen soit préservé.

« Le corps peut-être vierge, mais l’âme, elle, est irréversiblement déflorée ! »,virginite_maroc_1affirme Hind, 25 ans, sur un forum de discussion Internet. Selon elle, « une fille qui n’est plus vierge et qui assume cet état de fait vaut bien mieux qu’une fille qui a déjà eu des rapports sexuels tout en prétendant être chaste ». Certes, mais il faut un sacré courage pour parvenir à s’extraire des carcans culturels et religieux, dépasser les conservatismes et s’affranchir de l’hypocrisie qui règne au sein de la société marocaine, toutes générations et tous milieux confondus.

La jeunesse marocaine est soumise à des influences contradictoires –occidentales et orientales- et nage donc en pleine confusion identitaire. Si les mœurs sont devenues moins rigides, le poids des traditions est néanmoins bien vivace et la sexualité reste à bien des égards un sujet tabou. On constate un hiatus entre les comportements de transgression d’un interdit et un discours qui demeure conservateur.  

Selon une enquête de l’Economiste, 62 % des jeunes Marocaines considèrent « compliqué » d’avoir un flirt, jugeant que les principaux obstacles sont la famille (43 %) et le voisinage (23 %). Compliqué, mais pas impossible. Le faire, donc, mais discrètement. Selon la même enquête, 67 % des Marocains disent avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, alors qu’une proportion voisine de filles affirme… le contraire ! Ces chiffres sont révélateurs du malaise qui règne au sein de la société.

 

virginite_au_Maroc_3Une écrasante majorité de Marocains, les deux sexes confondus, estime que la virginité jusqu’au mariage est une règle à respecter. Chez les musulmans, comme chez les chrétiens et les juifs, les rapports sexuels hors mariage sont traditionnellement proscrits, mais l’attachement à la chasteté est beaucoup plus fort en Islam que dans les autres religions monothéistes.

Cet attachement est conforté par l’idée que la membrane intacte est un gage de piété et que, une fois au paradis, les hommes musulmans, seront récompensés selon une tradition qui leur promet à chacun 99 pucelles dont l’hymen se reconstitue après chaque rapport. Ar ailleurs, penser que leur femme n’a jamais été possédée par un autre flatte tout simplement l’orgueil mâle. Portant, les hommes ne sont pas les seuls à blâmer. Car les femmes, qui ont parfaitement intériorisé le modèle traditionnel, sont les premières à entretenir le mythe de la virginité. Même celles qui ont enfreint cette règle, feignent en général de la respecter.

Contraintes de dissimuler leur passé sexuel à leur partenaire, elles trouvent des artifices pour faire croire que l’hymen est resté intact : de la goutte de sang prélevé sur un doigt, jusqu’au foie d’un oiseau dissimulé dans une petite bourse, en passant par l’hyménoplastie ou les certificats de virginité complaisamment délivrés par des médecins, l’éventail des subterfuges est vaste.

D’une génération à l’autre, les mères commencent à transmettre à leurs filles la liste des devoirs et des interdits dès la puberté. Conditionnées très jeunes par le discours maternel, enjointes à tout prix de garder intact leur hymen jusqu’au jour du mariage, l’impératif de virginité s’impose comme allant de soi.

participez_au_d_batEn revanche, jamais une mère n’exigera une telle chose de son fils. Constat d’évidence : il existe une inégalité de traitement entre garçons et filles car, bien que la virginité jusqu’au mariage est théoriquement obligatoire pour les deux sexes, elle ne s’impose en réalité qu’au sexe dit « faible » dans les pays arabo-musulmans. Dans l’inconscient collectif, la femme déflorée est considérée comme une dévergondée, tandis que l’homme, lui, est valorisé à l’aune de son activité sexuelle. Par contre, celui qui n’a pas d’expérience dans ce domaine voit peser sur lui le soupçon d’homosexualité ou d’impuissance. Certaines jeunes femmes  assument meur vie sexuelle sans complexe, tandis que d’autres se débattent avec leur culpabilité. Celles qui franchissent le pas gardent généralement un souvenir marquant de « la première fois ».  C’est le cas de Rita, publicitaire de 27 ans. « J’ai été traumatisée. Je n’arrivais pas à dépasser mon angoisse par rapport à l’éducation que j’ai reçue ».

 

A suivre …

Source de l’article : New African, n° 15, juillet-août 2009.

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Lire aussi sur Islamiqua :

Virginité ou mensonge ?   

Evénement : Tollé général en France après l’annulation du mariage de deux musulmans pour non virginité de la mariée (2)   

Evénement : Tollé général en France après l’annulation du mariage de deux musulmans pour non virginité de la mariée (1)


 

 

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Commentaires
C
Mon beau-père qui était médecin, libéral et intelligent (et qui pratiquait dans un quartier très populaire de Tunis depuis les années 1930) recommandait aux jeunes fiancées ds la difficulté de se servir de cheb (la pierre d'alun des barbiers) un astringent qui a la faculté de retrécir les muqueuses.
H
Bonjour Salma,<br /> <br /> Le paradoxe qui existe concerne l’importance du décalage entre les chiffres des filles et ceux des garçons. Il est clair -comme le révèlera la deuxième partie de l’enquête- que plusieurs marocains recours à la prostitution pour leur « premières fois » .Seulement, il nous semble que même avec ce recours, on ne peut affirmer que 67 % de marocaines sont vierges alors que le même nombre de marocains disent ne plus l’être ! <br /> <br /> A travers la caricature, nous avons voulu attirer votre attention sur le fait que plusieurs filles n’osent pas aujourd’hui avouer qu’elles ne sont plus vierges. A notre sens, c’est la raison principale qui explique le décalage des chiffres être filles et garçons.<br /> <br /> Merci pour votre intérêt<br /> <br /> Hamza BELLOUMI<br /> Administrateur du blog
J
Bonjour,<br /> <br /> <br /> Merci à Islamiqua de venir enfin sur ce sujet que j'ai évoqué plusieurs fois sur ce blogue<br /> <br /> Et même dans une de mes contributions récentes "Tartuferie musulmane , ruine de notre Sécu".<br /> <br /> Certes les Juifs et les les Chrétiens recommandent la chasteté avant le mariage comme le signale l'article ci-dessus ...<br /> <br /> Seulement et CELA CARACTERISE LES MUSULMANS Juifs et Chrétiens ne prétendent pas donner des leçons de "pudeur" [sic] au Monde entier avec le voile ou la burka.<br /> <br /> Ils ne font pas , EUX , Juifs et Chrétiens , assaut de tartuferie avec des réparations d'hymens et compagnie.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> PS:Il serait intéressant qu' Islamiqua traite les énormes apories de la formation en terre musulmane , telles qu'elles apparaissent dans un article récent du "Figaro" concernant la KAUST ...<br /> <br /> D'un côté les musulmans saoudiens (références en matière islamique !) font venir à prix d'or les plus grands savants occidentaux et en face ils offrent à leur propre jeunesse un unique bourrage de crâne coranique ...<br /> <br /> Amitiés.
S
Bonjour,<br /> Il y a quelques imprécisions dans votre article. L'Islam encourage et prescrit la chasteté, certes. Mais il n'a jamais été question d'hymen, il n'y a que les Marocains pour focaliser là-dessus... <br /> Je ne comprends pas de plus la relation, enfin le supposé paradoxe, entre le fait que 67% des garçons ont eu des relations sexuelles et 67% filles non... En quoi est ce révélateur d un malaise ?
M
A mon humble avis, cette situation n'a rien de nouveau. La sodomie est largement pratiquée et les premières fois des garçons se font souvent avec des prostituées ou d'autres garçons, victimes ou consentants, sans parler de tout ce qui se passe au sein des familles. <br /> <br /> De jeunes femmes vierges de tout rapport se font répudier parce qu'elles n'ont pas saigné. Tout cela cause bien des comportements mensongers et bien des drames également.
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