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Islamiqua | L'islam et son image
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17 septembre 2009

Gaza sous le règne du Hamas (1)

Gaza_sous_le_Hamas

Dans un sondage Islamiqua datant d’octobre 2008, 71 % de nos lecteurs ont répondus que si une catastrophe humaine se produit à Gaza, le Hamas serait le principal responsable.

Heureusement, jusqu’à aujourd’hui, Gaza n’a pas connu de catastrophe humaine malgré les nombreuses difficultés par lesquelles elle continue de passer. Cela n’empêche, le danger persiste toujours surtout que le Hamas ne semble rien faire pour améliorer la situation des habitants de la bande.

Coupé du monde extérieur, en guerre (médiatique) contre le Fatah et face à une dissidence islamiste salafiste qui lui fait peur… le Hamas réplique par une « fanatisation » de plus en plus observable de ses pratiques et de ses politiques. Délaissant les dossiers économiques et renvoyant aux calendes grecques le règlement des différents politiques avec les autres composantes de la société palestinienne, le Hamas ne s’intéresse désormais qu’à la traque des femmes « pas assez voilées » avec une volonté de punir tous les « comportements immoraux ».

Illustration…

Tenues imposées, menaces, interdits, le Hamas accentue les pressions sociales sur Gaza

Sur les plages de Gaza, les femmes ont désormais intérêt à ne pas rire trop fort, sous peine d’une réprimande de la police du Hamas. Asma’ Al-Ghoul, une journaliste palestinienne âgée de 27ans, connue pour ses écrits pro laïcité et son dédain farouche du hijab, le voile islamique, peut en témoigner. A la fin juin, alors qu’elle sortait d’une baignade avec des amis, vêtue d’un jean et d’un tee-shirt comme le veut la norme à Gaza, des hommes en uniforme noir l’ont accostée, lui reprochant de s’esclaffer en public. Circonstance aggravante à leurs yeux, la jeune femme, qui est divorcée, n’était accompagnée d’aucun chaperon. «Les citoyens se plaignent de ton comportement», ont lancé les militants zélés avant de lui confisquer son passeport. Il a fallu que ses amis activent leurs relations au sein du mouvement islamiste pour que ce document lui soit rendu. «Un porte-parole du Hamas m’a appelée pour s’excuser, raconte Mme Ghoul. Il m’a dit que c’était une initiative isolée, pas la politique du gouvernement. C’est l’excuse habituelle. En réalité, ce genre d’incidents se multiplie ces derniers temps. Les islamistes s’attaquent à la société parce que sur le plan politique, ils ont échoué.»

De fait, les rues de Gaza bruissent en permanence d’anecdotes sur l’intrusion des meshayekh (« les barbus») dans le quotidien des habitants. Hassan Tamimi, un jeune fonctionnaire, explique comment des miliciens l’ont sommé de produire son contrat de mariage, un soir où il dînait au restaurant avec sa femme. Abdel Halim Al-Ghoul, le directeur d’un centre culturel, raconte les pressions auxquelles il est soumis pour cesser les cours de dabka, la danse folklorique palestinienne. Rabah Mohanna, un médecin, assure que des marchands de vêtements ont reçu l’ordre de ne plus exposer de mannequin féminin en vitrine. Le conseil du barreau de la bande de Gaza déclare avoir reçu une consigne officielle obligeant les avocates à se vêtir du hijab et du jilbab, une longue tunique qui descend jusqu’au pied. Une mesure similaire serait en préparation pour les lycéennes…

Incontestablement, un climat de répression sociale s’installe à Gaza, sans que l’on puisse dire avec certitude s’il est le produit d’une volonté délibérée du Hamas, le reflet d’un laisser-faire complaisant ou le témoignage de son débordement par des groupuscules fondamentalistes. «Il y a des velléités de mettre en place le programme social, dit un expert étranger implanté à Gaza. Le boycottage international nourrit l’extrémisme. Ce qui se passe est beaucoup plus subtil qu’une “talibanisation”. Mais il est clair que des gens au sein du Hamas se satisfont de moins en moins de la seule dawa [la prédication] et qu’ils réfléchissent à une islamisation par le haut.» Ahmed Youssef, conseiller du premier ministre Ismaïl Haniyeh, l’un des visages modérés du Hamas, conteste cette analyse. «Ce ne sont que des rumeurs propagées par ceux qui veulent faire de notre gouvernement le royaume de l’obscurantisme», dit-il. Il mentionne une déclaration de M.Haniyeh condamnant des abus perpétrés par des policiers. «Mais allez voir au Deira [l’hôtel le plus chic de Gaza] tous ces garçons et ces filles qui se prélassent, en fumant le narguilé. Il y a deux semaines, j’y suis passé avec une délégation d’étrangers venus partager les souffrances du peuple palestinien. C’était comme la Riviera. J’étais rempli de honte.»

«Dur avec les pauvres»

L’endroit reste le refuge de la bourgeoisie libérale de Gaza-ville. En soirée, les représentants de ce micromilieu – ceux qui n’ont pas encore émigré à l’étranger – affluent sur la terrasse ouverte à la brise du large, en tenue d’été. Un privilège dont Asma’ Al-Ghoul profite sans en être dupe. «Le Hamas protège le Deira parce qu’il est respectueux avec les riches, dur avec les pauvres, comme tous les despotes de la région.» Quelques kilomètres plus au nord, sur la plage de Beit Lahiya, le prolétariat des camps de réfugiés oublie dans l’écume des vagues la cruauté du blocus israélien. Mais cette année, la baignade des hommes doit se plier à un code vestimentaire précis : short jusqu’aux genoux et T-shirt obligatoire. Deux policiers barbus patrouillent le long du rivage. Certains apprécient. Mais pas Ziyad, un instituteur : «On a eu droit à la guerre, aux destructions, au bouclage. Voilà maintenant les pressions sociales. Ça suffit, on en a marre!»

Source : Le Monde du 02-08-2009

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Commentaires
E
hamas sucks !
B
Article somme toute intéressant; chose originale venant d'un média français. Ce qui est étrange cependant c'est le premier paragraphe qui semble écrit par une personne très très très bien informée, tellement qu'on se demande si elle est habite à Ghaza même ou si elle a une haine viscérale du Hamas.<br /> <br /> Cependant étrange illustration, qui tends à faire accroire que ces femmes en niqab représentent un danger...<br /> <br /> Or ce qu'on lit dans l'article c'est bien que c'est l'Etat, sous la direction du Hamas, qui édicte des codes de conduite selon ce qu'il juge etre islamique ou non.<br /> <br /> Pourquoi amener la confusion avec cette illustration de deux femmes portant le niqab ? Pourquoi ne pas plutôt montrer les photos des policiers de la "vertu" ?<br /> <br /> A moins que ça soit pour entrainer justement cette confusion et amener un parralèle avec la situation dans d'autres pays arabes, tel la Tunisie, et faire peur aux braves citoyens en laissant entendre que les femmes en niqab sont l'avant-garde de l'application de la shariah...
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