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Islamiqua | L'islam et son image
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8 juin 2009

Obama : « Nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme »

islamiqua_decryptageDans un discours jugé historique par certains, le président américain Barack Obama s’est adressé pour la deuxième fois en l’espace de quelques semaines au monde (arabo) musulman. Après son premier discours prononcé en Turquie est adressé à l’ensemble des musulmans, Obama a choisi l’université du Caire pour un discours dirigé plus spécifiquement aux arabes.

Voici les extraits les plus importants du discours du président américain décrypté par Islamiqua.

« Nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme »

Je suis fier de vous transmettre la bonne volonté du peuple américain et une salutation de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : "Salam aleïkoum."

Obama_au_CaireNotre rencontre survient à un moment de grande tension entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier -tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale. (...) Des extrémistes violents ont exploité ces tensions auprès d'une minorité de musulmans qui, pour être réduite, n'en est pas moins puissante. Les attentats du 11 septembre 2001, conjugués à la poursuite des actions violentes engagées par ces extrémistes contre des civils, ont amené certains dans mon pays à juger l'islam inévitablement hostile non seulement à l'Amérique et aux pays occidentaux, mais aussi aux droits de l'homme. (...) C'est ce cycle de la méfiance et de la discorde qui doit être brisé.

Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l'Amérique et l'islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.

Ce faisant, je reconnais que le changement ne se produira pas du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de publicité à propos de mon discours, mais aucun discours ne peut éradiquer des années de méfiance et, dans l'espace de cet après-midi, je n'ai pas la réponse non plus aux questions complexes qui nous ont menés au point où nous sommes maintenant. (...)

Comme le dit le saint Coran : "Crains Dieu et dis toujours la vérité." C'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui -de dire la vérité de mon mieux. (...) Je suis chrétien, mais mon père était issu d'une famille kényane qui compte des générations de musulmans. Enfant, j'ai passé plusieurs années en Indonésie où j'ai entendu l'appel à la prière (azan) à l'aube et au crépuscule. Jeune homme, j'ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j'ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane.

Féru d'histoire, je sais aussi la dette que la civilisation doit à l'islam. (...) Je sais aussi que l'islam a de tout temps fait partie de l'histoire de l'Amérique. (...) Depuis notre fondation, les musulmans américains enrichissent les Etats-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servis le gouvernement, pris la défense des droits civils, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, brillé dans le domaine des sports, remporté des prix Nobel, construit notre plus haut immeuble et allumé le flambeau olympique.

J'ai donc connu l'islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé pour la première fois. Cette expérience guide ma conviction que le partenariat entre l'Amérique et l'islam doit se fonder sur ce qu'est l'islam, et non sur ce qu'il n'est pas, et j'estime qu'il est de mon devoir de président des Etats-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l'islam où qu'ils se manifestent.

Or ce même principe doit s'appliquer à la façon dont l'Amérique est perçue par les musulmans. Tout comme les musulmans ne se résument pas à un stéréotype grossier, l'Amérique n'est pas le stéréotype grossier d'un empire qui n'a d'autre intérêt que le sien. (...) Qu'un Américain d'origine africaine et ayant pour nom Barack Hussein Obama ait pu être élu président a fait couler beaucoup d'encre. Mais mon parcours n'est pas unique.

(...)

Dans cet esprit, permettez-moi de m'exprimer aussi clairement et aussi simplement que possible sur certaines questions précises auxquelles nous devons maintenant faire face ensemble.

La première est celle de l'extrémisme violent sous toutes ses formes. A Ankara, j'ai fait clairement savoir que l'Amérique n'est pas -et ne sera jamais- en guerre contre l'islam. En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité. Parce que nous rejetons ce que rejettent les gens de toutes confessions : le meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. Et il m'incombe d'abord, en tant que président, de protéger le peuple américain.

La situation qui prévaut en Afghanistan illustre les objectifs de l'Amérique et la nécessité de collaborer tous ensemble. (...) Nous ne voulons pas laisser nos soldats en Afghanistan. Nous ne demanderions pas mieux que de rapatrier tous nos soldats, jusqu'au dernier, si nous avions l'assurance que l'Afghanistan et maintenant le Pakistan n'abritaient pas d'éléments extrémistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible d'Américains. Mais ce n'est pas encore le cas. (...) Aucun d'entre nous ne doit tolérer ces éléments extrémistes. (...) Quand il s'agit de combattre l'extrémisme violent, l'islam ne fait pas partie du problème -il constitue une partie importante de la marche vers la paix.

(...)

Je voudrais aussi aborder le dossier de l'Irak. Contrairement à la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak est le résultat d'un choix, lequel a provoqué des différences marquées dans mon pays et à travers le monde. (...) Aujourd'hui, l'Amérique possède une double responsabilité : aider l'Irak à se forger un avenir meilleur et laisser l'Irak aux Irakiens. (...) C'est en tant que partenaires, et jamais en tant que protecteurs, que nous apporterons notre appui à un Irak sécurisé et uni.

(...)

La deuxième grande source de tension que nous devons aborder concerne la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.

Les liens solides qui unissent l'Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable. (...) A travers le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles et l'antisémitisme en Europe a atteint son paroxysme avec un holocauste sans précédent. (...) Il est injustifié, ignorant et odieux de nier ce fait. (...)

Cela dit, il est également indéniable que le peuple palestinien, qui regroupe des musulmans et des chrétiens, a souffert en quête d'un territoire. (...) Ils subissent au quotidien les humiliations -grandes et petites -qui accompagnent l'occupation. Il n'est pas permis d'en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable. L'Amérique ne tournera pas le dos à l'aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un Etat à lui.

(...) La seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux Etats, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C'est dans l'intérêt d'Israël, dans l'intérêt de la Palestine, dans l'intérêt de l'Amérique, dans l'intérêt du monde. C'est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu'exige cette tâche. Les obligations qu'ont acceptées les parties en vertu de la feuille de route sont claires. Pour que règne la paix, il est temps que les parties -et que nous tous- se montrent à la hauteur de leurs responsabilités.

Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance sous forme de violence et de massacre n'aboutira pas. (...) Ce n'est pas de cette manière que l'on revendique l'autorité morale ; c'est ainsi qu'on l'abdique.

Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu'ils peuvent bâtir. L'Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaître ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l'existence d'Israël.

En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l'existence d'Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d'Israël, l'absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. (...)

Enfin, les Etats arabes doivent reconnaître que l'initiative arabe de paix a été un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. (...) Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais (...) le moment est venu de prendre une initiative sur ce que tous savent être vrai.

La troisième source de tension est nos intérêts en commun à l'égard des droits et des responsabilités des Etats concernant les armes nucléaires.

Cette question a constitué une source de tension entre les Etats-Unis et la République islamique d'Iran. (...) Il est clair pour tous ceux préoccupés par les armes nucléaires que nous sommes arrivés à un tournant décisif. Ce n'est pas simplement dans l'intérêt des Etats-Unis, c'est pour empêcher une course aux armes nucléaires susceptible d'entraîner cette région sur une voie extrêmement dangereuse.

Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes que d'autres ne possèdent pas. Aucun Etat ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires. C'est pourquoi je réaffirme fermement l'engagement de l'Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d'armes nucléaires. Et chaque pays, y compris l'Iran, devrait avoir le droit d'avoir accès à l'énergie nucléaire pacifique s'il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire. Cet engagement est au cœur du Traité et il doit être pris par tous ceux qui y souscrivent pleinement. J'espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.

Le quatrième point je vais aborder est la démocratie. (...) Je sais qu'il y a eu une polémique, au cours des récentes années, au sujet de la promotion de la démocratie et qu'une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Par conséquent, permettez-moi de le dire clairement : aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays à un autre.

Toutefois, cela ne diminue pas mon engagement à l'égard des gouvernements qui reflètent la volonté du peuple. (...) J'ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s'exprimer et d'avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l'Etat de droit et l'application équitable de la justice. (...) Les gouvernements qui défendent ces droits sont à terme plus stables, meilleurs et plus en sécurité. (...) Nous accueillerons tous les gouvernements élus pacifiques -à condition qu'ils gouvernent en respectant toutes leurs populations (...) les élections ne créent pas une vraie démocratie à elles seules.

Le cinquième point que nous allons aborder ensemble est celui de la liberté de religion.

L'Islam a une tradition de tolérance dont il est fier. C'est cet esprit qu'il nous faut aujourd'hui. (...) Parmi les musulmans, on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l'aune du rejet des croyances d'autrui. Il faut soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les maronites au Liban ou les coptes en Egypte. Et pour être franc, il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, car les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques, tout particulièrement en Irak.

La liberté de religion joue un rôle crucial pour permettre aux gens de vivre en harmonie. Nous devons toujours examiner les façons dont nous la protégeons. (...) Il importe que les pays occidentaux évitent d'empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu'une musulmane devrait porter. En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme.

(...)

La sixième question dont je veux parler porte sur les droits des femmes.

Je sais que cette question suscite un sain débat. Je rejette l'opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d'une façon ou d'une autre moins égale, mais j'ai la conviction qu'une femme que l'on prive d'éducation est privée d'égalité. (...) Les questions relatives à l'égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l'islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire une femme à leur tête, tandis que la lutte pour l'égalité des femmes continue dans beaucoup d'aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier.

(...)

Il ne sera pas facile de régler les questions dont je viens de parler. Mais nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser le monde auquel nous aspirons, un monde où les extrémistes ne menacent plus notre pays et où les soldats américains sont rentrés chez eux, un monde où les Palestiniens et les Israéliens vivent chacun en sécurité dans un Etat qui leur est propre et où l'énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques, un monde où les gouvernements servent les intérêts de leurs citoyens et où les droits de tous les enfants de Dieu sont respectés. Tel est le monde auquel nous aspirons et nous n'y parviendrons qu'ensemble.

Je sais qu'un grand nombre de gens - musulmans et non musulmans - se demandent si nous arriverons vraiment à prendre ce nouveau départ. Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Certains suggèrent que ça ne vaut pas la peine ; ils avancent qu'il y aura fatalement des désaccords et que les civilisations finissent toujours par s'affronter. Beaucoup plus ont tout simplement des doutes. Il y a tellement de peur, tellement de méfiance qui se sont accumulées avec les ans. Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n'irons jamais de l'avant.

Traduit par le Département d'Etat américain.

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Commentaires
R
Obama nous prend pour des imbéciles mais il oublie que l'Amérique est un pays tés spéciale il auras beau être l'homme le plus puissant du monde, il peut aussi être sous terre trés vite car les Américain ne pardonne pas la traitrise il dit être américain j'en doute les vrai américains ne voie que leurs pays et s'en fout de la polique d'ailleurs même les soldat du pays d'amérique se mettras contre lui et je ne dit pas les dégats qu'il và-t-y avoir l'imbécile il ne pense même a la sécurité de sa famille tellement il est dans son délire de telle délire ne peut-être que le délire d'un musulman prés a sacrifié sa propre famille au nom de allah! quel menteur vivra vérras.Autre chose ce type n'a jamais été pendant sa campagne chez les indiens qui eux sont des vrais Américains il ne parle pas non plus de ses américain-là pour lui ces gens n'existe pas hé bien barak obama c'est ainsi que les américain vous ont traiter jadis et il a l'air de ne pas connître cet partie de l'histoire car il ignore délibérerment ses américain-là considérant qu'il ne valaient pas grand chose, et aujourd'hui vous voulez imposée aux américains la violence dont l'islam est passer maître violence gratuit ce que nous avons appris en tant que chrétien c"est que ont ne doit pas tuer car dieu est amour IL EST TOUT PUISSANT IL EST PUR DE MEURTRE SUR SA CREATION HUMAINE ET SI IL VEUT SUPPRIMER LES IMPURES IL N'A PAS BESOIN D'HOMME IMPURE QUI PISSE ET QUI FAIT CACA POUR METTRE EN OEUVRE LA DESTRUCTION DE TELLE INDIVIDUE. A BON ENTENDEUR.
R
Obama nous prend pour des imbéciles mais il oublie que l'Amérique est un pays tés spéciale il auras beau être l'homme le plus puissant du monde, il peut aussi être sous terre trés vite car les Américain ne pardonne pas la traitrise il dit être américain j'en doute les vrai américains ne voie que leurs pays et s'en fout de la polique d'ailleurs même les soldat du pays d'amérique se mettras contre lui et je ne dit pas les dégats qu'il và-t-y avoir l'imbécile il ne pense même a la sécurité de sa famille tellement il est dans son délire de telle délire ne peut-être que le délire d'un musulman prés a sacrifié sa propre famille au nom de allah! quel menteur vivra vérras.Autre chose ce type n'a jamais été pendant sa campagne chez les indiens qui eux sont des vrais Américains il ne parle pas non plus de ses américain-là pour lui ces gens n'existe pas hé bien barak obama c'est ainsi que les américain vous ont traiter jadis et il a l'air de ne pas connître cet partie de l'histoire car il ignore délibérerment ses américain-là considérant qu'il ne valaient pas grand chose, et aujourd'hui vous voulez imposée aux américains la violence dont l'islam est passer maître violence gratuit ce que nous avons appris en tant que chrétien c"est que ont ne doit pas tuer car dieu est amour IL EST TOUT PUISSANT IL EST PUR DE MEURTRE SUR SA CREATION HUMAINE ET SI IL VEUT SUPPRIMER LES IMPURES IL N'A PAS BESOIN D'HOMME IMPURE QUI PISSE ET QUI FAIT CACA POUR METTRE EN OEUVRE LA DESTRUCTION DE TELLE INDIVIDUE. A BON ENTENDEUR.
J
Bonjour,<br /> <br /> Voici un article paru dans "Le Monde" de ce matin qui devrait vous intéresser , il est au coeur de notre sujet non ? :<br /> <br /> Le renoncement aux Lumières, par André Grjebine <br /> LE MONDE | 03.07.09 | 13h36 • Mis à jour le 03.07.09 | 13h36 <br /> <br /> <br /> Une grande partie des commentateurs se sont félicités du "discours de paix" prononcé le 4 juin au Caire par Barack Obama , annonçant un retournement de la politique américaine à l'égard du monde musulman. Mais ses bonnes intentions n'impliquent-elles pas un renoncement à promouvoir une société fondée sur la séparation du politique et du religieux face aux sociétés à dominante religieuse ? Faut-il, sous prétexte de ne pas prescrire à d'autres, par la force, notre système de valeurs, ne plus tenter de les convaincre de sa validité ni même le défendre ? La mollesse avec laquelle, ces dernières années, les sociétés européennes ont défendu leurs valeurs, quand elles ne les mettaient pas entre parenthèses, suscitaient déjà des inquiétudes sur l'avenir de la laïcité. L'évolution était plus préoccupante encore aux Etats-Unis où les prédécesseurs de M. Obama n'ont eu de cesse de multiplier les références religieuses. Le nouveau président paraît franchir une étape décisive dans cette régression. <br /> <br /> <br /> Pour instaurer une coexistence pacifique entre l'Amérique et l'islam, M. Obama raisonne comme si la dimension religieuse était prépondérante pour tous les hommes et toutes les sociétés. Il lui semble évident que "nous aspirons tous à la même chose : aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu" . Il se débarrasse ainsi du principal facteur du "choc des civilisations" : l'opposition entre les sociétés dominées par une religion et celles dans lesquelles tous les systèmes de pensée sont acceptés mais aucun imposé. Allant plus loin, il se désolidarise des pays laïcs comme la France. Parlant de la tolérance "assaillie de plusieurs façons différentes" , il n'hésite pas à stigmatiser les pays occidentaux qui "empêchent les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu'une musulmane devrait porter" . Il va jusqu'à affirmer que "nous ne pouvons pas déguiser l'hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme" . M. Obama omet de préciser que le port du voile n'est prohibé dans ces pays que dans des circonstances précises. <br /> <br /> En revanche, à aucun moment, il ne parle des atteintes à la liberté des femmes qui sont forcées de se voiler par les autorités religieuses ou politiques, par leur père, leur frère ou leur mari. Comment pourront-elles résister, alors que leurs oppresseurs auront beau jeu de leur rétorquer que le président des Etats-Unis lui-même a présenté le port du voile comme une manifestation de liberté religieuse ? De manière générale, s'il condamne les extrémistes et appelle à la réconciliation des chiites et des sunnites, M. Obama ne cite jamais les autres composantes du monde musulman, en particulier tous ceux, sans doute nombreux, qui aspirent à séparer la religion et la vie politique, qu'ils soient ou non croyants. Il fait ainsi le jeu des intégristes, qui entendent parler et agir au nom d'un islam unique perçu comme une communauté homogène et figée. <br /> <br /> Au nom d'un rapprochement avec l'islam, le nouveau président fait sien le relativisme qui sévit dans les universités américaines. Il pousse l'humilité jusqu'à se repentir des crimes dont les Occidentaux se sont rendus coupables, sans évoquer ceux perpétrés par les autres civilisations, prête à l'islam d'innombrables inventions, notamment celle de l'imprimerie (généralement attribuée au chinois Bi Sheng et à Gutenberg), multiplie les affirmations douteuses ou franchement fausses, ne serait-ce qu'en ce qui concerne l'histoire des relations américaines avec le monde musulman. Avant d'affirmer que "l'islam a une tradition de tolérance dont il est fier" , M. Obama, qui se dit "féru d'histoire" , aurait été bien inspiré de se renseigner sur le statut traditionnel d'infériorité des chrétiens et des juifs en terre d'islam ( dhimmis ) et de comparer les "plus de 1 200 mosquées sur le territoire américain" avec le nombre d'églises et de synagogues par exemple en Arabie saoudite. Il est même allé jusqu'à promettre, au titre des échanges, d' "encourager davantage d'Américains à étudier dans des communautés musulmanes" . Est-ce à dire qu'il met sur le même plan, disons, Harvard ou Yale et l'université coranique Al-Azhar - où il a prononcé son discours et qui n'admet que des étudiants musulmans à l'exclusion même des Coptes -, voire les madrasas pakistanaises ? <br /> <br /> La justification de ce discours est évidemment d'amener le monde musulman à sortir de la logique d'encerclement qu'était censée produire la politique de George W. Bush. C'est supposer que l'hostilité à l'égard de l'Occident que répandent les mouvements islamistes et fondamentalistes résulte principalement de facteurs transitoires. Cette hostilité paraît au contraire avoir des motivations profondes et durables, mélange de ressentiment, de répulsion-séduction pour la liberté, de volonté de renforcer et d'étendre la primauté de l'islam. <br /> <br /> Il est donc probable que le discours de M. Obama sera interprété comme un aveu de faiblesse, une étape majeure dans la voie des concessions, ce qui encouragera les mouvements extrémistes, à l'extérieur et à l'intérieur des pays occidentaux, à aller plus loin et à exiger davantage. Dans l'hypothèse où le président américain n'entend pas poursuivre dans ce sens, il est à craindre que son message ne les induise en erreur, un peu comme les atermoiements de la politique américaine ont conduit - à tort - Saddam Hussein à compter sur la passivité des Etats-Unis face à l'invasion du Koweït. <br /> <br /> DE PLUS, EN RENONÇANT À DÉFENDRE LES VALEURS DE LA DÉMOCRATIE LAÏQUE, M. OBAMA REND PLUS DIFFICILE ENCORE LA TÂCHE DES RÉFORMATEURS, EN LES PRIVANT DE RÉFÉRENCES ALTERNATIVES À L'EMPRISE DU RELIGIEUX. En même temps, il prend le contre-pied de ce qui constitue la première force de nos démocraties : se situer dans le réel et obliger ce faisant les régimes religieux à confronter leur imaginaire à ce réel et à mesurer leurs médiocres performances à cette aune. D'après le New York Times , préparant son discours en consultant des hommes d'affaires musulmans, M. Obama se serait inquiété de savoir si on y percevait "une voix musulmane" . En tout cas, on n'a pas entendu la voix d'un partisan des Lumières. <br /> André Grjebine est directeur de recherche à Sciences Po-CERI. Dernier ouvrage publié : "La Guerre du doute et de la certitude" ( éd. Berg International, 2008)."<br /> <br /> <br /> Grejbine est bien optimiste dans le passage que j'ai mis en capitales , puisque l' un des seuls sites "réformateur" le vôtre , bien loin d' être gêné par Obama embraye dans l'extase devant ses délires …<br /> <br /> Ah ! les Musulmans "inventeurs de l'imprimerie" [sic] elle est bien bonne celle-là !<br /> <br /> A cette seule c*** on suppose ce que vaut le reste du discours :=(<br /> <br /> Amitiés.
J
Bonjour,<br /> <br /> <br /> Vous avez censuré ma contribution où j'expliquais que j'ai toujours été de Gauche contre l'accusation de "fascisme" qui m'est faite par "Avancée".<br /> <br /> Vous trouvez aussi normal que Wafa Sultan et Ayaan Hirsi Ali [dont je répercute les dires] ,soient de même assimilées à des fascistes ...<br /> <br /> Curieuse idée de la réforme qui est la vôtre qui range dans le camp de la bête immonde tous ses opposants ...<br /> <br /> En fait méthode bien connue, méthode des Staliniens à leur apogée.<br /> <br /> Enfin laissez-moi vous dire que le titre de ce fil est idiot: <br /> <br /> C'est justement le libéralisme [de Droite [Madelin] et de Gauche [Cohn-Bendit] ]qui pousse à admettre tous les comportements déviants des Musulmans.<br /> <br /> Moi je "vote" pour la Gauche antilibérale tendance Michéa.<br /> <br /> Justement on devrait lire Michéa en Tunisie.<br /> <br /> <br /> Amitiés.
A
Mr Obama réalise un grand pas dans la réconciliation entre les civilisations.Ceci se distingue de l'ère des guerres et de la haine prôné par Bush et les anti-musulmans.<br /> J'espère qu'on lui offrira une chance de réussir, car effectivement comme il l'a dit le monde évolue vers un climat d'hostilité envers l'Islam sous prétexte de libéralisme ou autres..<br /> Son discours se démarque radicalement par exemple des quelques commentaires postés sur cet article dont au moins quatre l'ont été par une seule personne d'extrême droite.<br /> C'est dommage qu'ils ait été diffusés, car loin de la liberté d'expression, il s'agit d'incitation à la haine (condamnés aussi dans les démocraties dites laïques)
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