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Islamiqua | L'islam et son image
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20 janvier 2009

L’abolition de la polygamie

ikbel_al_gharbi

Comme l'a fait remarquer l'écrivain Leila Sabbar, en terre d'islam la mémoire féminine s'est perdue et la transmission se fait à l'envers de fille en mère.

La désinformation systématique est un instrument privilégié du pouvoir en terre d'islam. Elle nécessite la réécriture permanente du passé en fonction des besoins du présent.

Dans cette perspective, il est clair que la liquidation ingénieuse de la mémoire collective féminine n'est pas un but en soi ! C'est un moyen exceptionnel pour prévenir toute revendication. Les femmes sans mémoire ne peuvent pas contester leur présent. Elles n'ont rien à comparer à leur situation actuelle. La discrimination leur est présentée comme naturelle et éternelle. C'est grâce à ces techniques d'ingénierie sociale que règne la satisfaction généralisée.

Un écrivain russe, T. Ajtmatov, rapporte dans son roman « Une journée plus longue qu'un siècle », une terrible et ancienne légende.  Il parait que les envahisseurs barbares chouang-couang soumettaient leurs prisonniers à un traitement particulier pour en faire de parfaits esclaves sans mémoire. Ils rasaient la tête des hommes jeunes, puis à l'aide de bandelettes de peau prélevées sur un chameau fraîchement dépouillé, ils enserraient ces têtes juvéniles. Ils laissaient ensuite les malheureux plusieurs jours sous le soleil brûlant de la steppe. Ceux qui survivaient à pareille torture, devenaient des "mankurt" : esclaves sans mémoire. Ils ne savaient plus d'où ils venaient, ni où ils étaient nés, ni qui étaient leurs pères, ni leurs mères.  Privés de leur passé, ils n'avaient plus aucun support pour comparer leur misère présente. Ils devenaient des serviteurs modèles. Ces esclaves amnésiques valaient dix fois plus que les esclaves ordinaires !

Dans toute société fermée, le pouvoir  non seulement s'arroge le privilège de contrôler les actions desikbal_3 hommes, de contrôler ce qu'ils font et ce qu'ils disent, mais il aspire aussi à régir leurs fantasmes, leurs rêves, et bien entendu leur mémoire. Dans ce type de société, le passé fait tôt ou tard l'objet d'une manipulation destinée à justifier le présent et à l’éterniser.

Pour les sociétés musulmanes, par exemple,  le célèbre açr-at-tadwin -l'époque de la consignation par écrit - fut le départ de l'institutionnalisation, mais aussi de la manipulation, de la mémoire collective  reconstruite et administrée à Tous comme Vérité Officielle. C'est à cette époque que les savants musulmans commencèrent à répertorier le hadith, le fikh et le Tafsir à la demande expresse du pouvoir politique…

Organiser la mémoire collective, transformer l'histoire en un instrument de gouvernement destiné à légitimer ceux qui dirigent et à fournir des alibis à leurs actes est une technologie de domination aussi vielle que le monde.

Actuellement le sort des femmes musulmanes devient un enjeu majeur de politiques internationales !  Il sert dorénavant à justifier les guerres et à légitimer les pouvoirs existants. En effet, dans son discours sur l'Etat de l’union, le 29 janvier 2002, G.W. Bush déclara: « Le drapeau américain flotte au-dessus de notre ambassade à Kaboul. Et aujourd'hui les femmes afghanes sont libres ».

Au même moment, les journaux publiaient des photos de femmes souriantes à Kaboul afin d’offrir à la guerre de l'Afghanistan sa raison d’être. Par ailleurs, les dirigeants musulmans se réclament tous, au nom de l'Islam ou au nom de la Laïcité comme les libérateurs enthousiastes de la femme et comme les gardiens jaloux de ses droits. Pour leur propagande officielle, le sort des femmes musulmanes n'a jamais été meilleur que sous leurs cieux !

Pour cette raison, la quête du passé revêt pour toutes les femmes musulmanes un caractère fondamental. Ce compte à rebours évite l'illusion mythologique de l'intégrisme qui croit construire l'avenir en revenant à la pureté originelle du moment inaugurateur. Il évite aussi l'illusion démagogique d'être  le réformateur suprême et l'initiateur exclusif de tous les progrès!

Afin de relativiser la situation actuelle, il nous paraît utile de rappeler que durant la période préislamique, nommée à tort Jahilya, un grand nombre de femmes se distinguaient par leur personnalité, leur esprit critique et leur capacité à prendre des initiatives. Elles prenaient activement part à l'économie de la société et étaient les égales des hommes. Les régimes matrimoniaux existants variaient de la polyandrie, à la polygamie, en passant par la monogamie dans cette société transitoire.

Parmi les femmes arabes qui jouissaient d'une grande notoriété, il y avait Khadija, la première femme du prophète. Femme d’affaire, héritière d'une grosse fortune léguée par son précédent mari, elle la faisait fructifier en investissant dans des opérations de commerce international.

Femme de caractère, elle se réservait la liberté de choisir librement son époux. C'est ce qu'elle fit lorsqu'elle décida d'épouser le prophète. Elle envoya auprès de lui une émissaire, Nefissa, pour le demander en mariage.  L'historien Ibn Saad a rapporté les paroles de Nefissa : « elle me dépêcha en secret auprès de lui avec une proposition de mariage. Et il accepta ». Le prophète vécut vingt cinq années avec Kadhija sous le régime de la monogamie.

Ikbal_4Toujours chez les Quraychites, la petite-fille d'Abu Bakr, compagnon du prophète et premier calife de l’Islam, Aicha bent Talha eut plusieurs maris. Elle est comptée au nombre des mutazawidjat. Dans ses contrats de mariage, elle refusa le principe de Ta’ä, c’est-à-dire de l'obéissance au mari. Sukeina, arrière petite-fille du prophète Mohamed et fille de Hussein le martyr de Karbala et donc membre de ahl el beit, refusa l'institution de la polygamie et stipulait cette condition dans ses multiples contrats de mariage.

La secte musulmane ésotérique des quarmatiens,  qui a régné plus d'un siècle en Arabie, a abolit la polygamie et à institué l'égalité entre homme et femme en matière de droit de succession.

En outre, en Tunisie, au 10ème siècle, les documents juridiques ayant trait aux Fatwas –décrets religieux – nous informent sur les victoires des femmes musulmanes qui ont pu détourner la rigueur de l'orthodoxie et imposer leurs droits. En effet à cette époque de grands bouleversements sociaux, les femmes ont pu obtenir le droit au divorce si le mari s'absent pour une durée déterminée, par exemple quatre mois, stipulée dans le contrat de mariage. Le Cadhi  -juge musulman- pouvait permettre le remariage de l'épouse et lui octroyer la garde des enfants et la gestion du patrimoine du mari en cas d'absence prolongée. A la même époque, un type de contrat de mariage, appelée le contrat  de Kairouan, instituait la monogamie comme régime matrimonial et attribuait à l'épouse le droit de répudier la seconde femme si le mari se hasardait à devenir polygame !

Le plus célèbre contrat de mariage kairouannais est le contrat du fondateur de la dynastie fatimide El Moiz Lidin Allah el Fatimi dont l'épouse tunisienne lui a imposé la monogamie et lui a interdit par conséquent de construire un harem.

En poursuivant cette remontée historique des fragments de la mémoire féminine en terre d'islam on découvre que la condition féminine n'est ni une, ni indivisible. La situation de la musulmane est plurielle, elle varie selon les circonstances historiques et géographiques.

Elle est surtout fonction de la dialectique des luttes féminines et des rapports de forces existants. La femme étant selon Simone de Beauvoir, « de toutes les femelles mammifères celle qui est la plus profondément  aliénée, et celle qui refuse le plus violemment cette aliénation ».   

_______________

* Ikbal al Gharbi est professeur de psychologie et des sciences de l’éducation à L’Institut supérieur des sciences religieuses, ainsi que directrice du Centre de l’innovation pédagogique, à l’université Ezzeytouna en Tunisie. Elle est aussi psychologue, docteur en anthropologie, consultante auprès des Nations Unies et elle s’occupe de la réforme dans le monde arabe.

ahikbal@yahoo.fr

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Commentaires
J
Bonjour,<br /> <br /> Effectivement pour bien démontrer que vous n'adoptez pas les règles méprisables des kouffars vous devriez revenir pleinement à Bukhari et pratiquer la lapidation systématique de vos femmes adultères ...<br /> <br /> Si ce n'est pas le cas , à mon avis , vous démontreriez que personnellement vous êtes corrompu par le Koufr ...<br /> <br /> Bref une fois de plus vous démontrez par vos dires que l'islam est une perpétuelle involution incapable du moindre progrès ...<br /> <br /> --> cf la dernière vidéo de Wafa Sultan sur bivouac-id.<br /> <br /> Seulement après je trouve un peu fort de café de venir reprocher après à l' "Occident" (sic) votre arriération foncière.<br /> <br /> Amitiés.
J
A)SAINT JEAN [8-3,11] EVANGILE:<br /> ============================<br /> <br /> <br /> Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 2Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. 3Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; (8-4) et, la plaçant au milieu du peuple, 4ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? <br /> <br /> 1Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 2Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. 3Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; (8-4) et, la plaçant au milieu du peuple, 4ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? <br /> <br /> 6Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 7Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. 8Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. 9Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 10 Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t’accusaient? Personne ne t’a-t-il condamnée? 11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> B)AL BUKHARI :"L'AUTHENTIQUE TRADITION MUSULMANE"<br /> ====================================================<br /> "Abou Horeira et Zeid Ben Khalid ont dit;<br /> <br /> "Pendant que nous étions chez le Prophète [A lui bénédictions, paix et salut] , un homme se leva et dit"Je t'en conjure au nom de Dieu , décide entre nous d'après le livre de Dieu".<br /> <br /> Son adversaire,plus expert en droit que lui, dit à son tour :<br /> <br /> "Décide entre nous d'après le livre de Dieu et autorise-moi à parler en premier"<br /> <br /> <br /> "Parle" lui répondit le Prophète.<br /> <br /> "Mon fils était au service de cet homme et il a commis le crime de zina avec sa femme", j'ai alors racheté la faute de mon fils moyennant cent moutons et un esclave noir.<br /> <br /> Puis un homme de science que j'ai consulté m'a informé que mon fils aurait dû subir cent coup de fouet et un exil d'un an , tandis que la femme devait être lapidée"<br /> <br /> "Par Celui qui a mon âme en main , répondit le Très Saint Prophète , je vais décider entre vous d'après le livre de Dieu (Gloire à lui):les cent moutons et l' esclave seront rendus à ton fils qui recevra cent coup de fouet et sera exilé pendant un an.Toi ô Onaïs va trouver la femme de cet homme et si elle avoue , lapide la "<br /> <br /> Onaïs se rendit auprès de la femme et comme elle avoua , la fit lapider" <br /> <br /> Comment un site réformateur de l'islam peut-il citer en référence un tel bonhomme que Bukhari ?<br /> <br /> Comment en faire un inspirateur dans une société civilisée ?<br /> <br /> Amitiés.
A
salam pour la femme psychologe je suis de kosovo je admire tout ce qui sort de une bouche qui est dirige de tout coeur le coeur est la commande de toute la polygamie a l islam est une base tres etablie pour tous les temmpse malgreque je sais pas si bien tout le chose sur l islam meme je sais bien distigue le halal et le haram pour bien de chose la soeur musulmane du kosovo
Y
Polygamie conforme au droit turc<br /> Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai dernier contre Mustafa Karaduman pour polygamie. Le propriétaire de l’enseigne «Tekbir» spécialisée dans le prêt-à-porter islamique s’était vanté d’avoir 3 épouses et s’en était justifié en affirmant que «si la monogamie était dans la nature de l’homme, il n’y aurait pas eu de maisons closes». La semaine dernière le Parquet d’Istanbul a décidé de ne pas le poursuivre au motif que la législation turque n’interdit pas la polygamie. Hein ? Vous pouvez répéter ? On parle de droit islamique ou de droit civil là ?<br /> <br /> Le procureur a rappelé le droit positif : <br /> <br /> - interdiction du mariage religieux en l’absence de mariage civil,<br /> <br /> - interdiction de contracter plus d'un mariage civil.<br /> <br /> Le Procureur a ajouté que dans la mesure où il n’existait aucune disposition légale interdisant à un homme de vivre avec plusieurs femmes et que Mustafa Karaduman ne s’était pas rendu coupable d’incitation à la polygamie, il y avait lieu de classer sans suite.
F
La polygamie....un sujet qui revient souvent et que sur lequel les détracteurs de l'islam (surtout ceux là) s'appuient pour pointer du doigt la situation "désastreuse" et ô combien déplorable de la femme en islam et son statut d'être marginal et marginalisé.<br /> Etant une femme musulmane, vivant dans un pays où la femme jouit de tous ses droits et où la polygamie est strictement prohibée je dis ceci:<br /> Dieu l'omniscient a crée l'être humain;Il est le seul à connaître les faiblesses, failles et défaillences de sa créature.<br /> Quand Dieu a "autorisé" la polygamie il a ajouté une précision de taille: à savoir: 1 homme peut prendre jusqu'à 4 épouses, à condition de se montrer juste et équitable avec les 2, 3 ou 4; et Dieu a affirmé: ولن تعدلوا(et vous ne saurez jamais être équitables).<br /> La polygamie existait dans les sociétés paîennes et dans les sociétés judéo-chrétiennes; (il parait que le roi David a eu plus de 99 femmes entre épouses légitimes et servantes); idem pour son fils Salomon...)<br /> Donc cette pratique n'est pas propre à l'islam; mais on l'a "collé" à l'islam pour le dénigrer et le montrer comme une religion qui maltraite les femmes, entrave leur liberté, et blablablabla....<br /> Je suis une femme, mais je suis surtout profondément croyante et j'ai absolument confiance en ce que Dieu choisit pour nous; ses choix étant les meilleurs pour notre salut dans ce monde et dans celui éternel.<br /> Entre la polygamie, l'adultère, les infidélités conjugales, les moeurs légères..la tricherie et la tromperie...moi j'opte forcément pour la polygamie. <br /> Et l'hypocrisie sociale de l'occident je ne la connais que trop bien; ils ridiculisent la polygamie...mais autorisent le concubinage, les maîtresses, les femmes entretenues....et toute la galère qui s'en suit.<br /> Hypocrisie quand tu nous tiens...
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